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Le mot des hivernants juillet 2008

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- Pioupiou
  (photo Anne-Mathilde THIERRY, 58ème mission à DDU)

Premiers poussins Empereur

Juillet 2008 à DDU : C'est l'hiver austral, 191 km/h de vent en rafales, -34,5°C au plus bas, des aurores plus spectaculaires les unes que les autres, les jours qui rallongent, le soleil qui éclaire les manchots pour la première fois depuis des semaines...

C'est aussi le mois des pioupious, ces nouveaux venus, des centaines de poussins de manchots empereurs qui viennent augmenter considérablement la taille de la population adélienne.

Après 2 mois au chaud sur les pattes de leur père, les poussins sont sortis de leurs oeufs. D'abord, ce sont quelques "pioupious" que l'on entend dans la colonie, puis quelques jours plus tard on aperçoit un oeuf sur le point d'éclore, que son parent regarde avec intérêt. Et enfin le voilà, un poussin, petit, frêle, chétif... Pourtant, qu'est ce qu'il chante fort !

Avec les femelles qui rentrent et les mâles qui partent, la banquise prend des airs d'autoroute en période de vacances. Certains mâles, qui jeûnent depuis 3 voire 4 mois, semblent pressés que leur femelle rentre. Ils n'ont plus que quelques jours de réserves, et devront peut-être abandonner leur petit si la femelle ne rentre pas dans les temps. Alors ils marchent dans la Vallée des Martyrs, là où la colonie de manchots empereurs s'est installée depuis plusieurs mois, s'éloignant de la colonie, en direction des femelles qui arrivent.

Les premiers poussins ont maintenant presque un mois. Ils grandissent à vue d'oeil, et bientôt ils pourront être laissés seuls par leurs parents, qui continueront à aller et venir sur la banquise pour les nourrir. Mais les pétrels géants, eux aussi de retour dans l'archipel, veillent. Les poussins faibles ou un peu trop à l'écart de la colonie auront vite fait de finir dans leur estomac. Un poussin empereur pour un poussin pétrel géant, c'est la vie Billy !

Anne-Mathilde (programme Ecophy)

Aurore australe 24 Juillet

Cadre de l'action : Milieu de soirée/ Discussion autour du bar entre les 3-4 "pèlerins" restant de la base.

Mise en Scène : 1er Pèlerin : "Bon, je pars me coucher" 2,3 & 4ème pèlerin: "Bonne Nuiiiiiit"

(retour du 1er pèlerin 10 secondes après son départ du "Séjour") 1er Pèlerin : "Ya une aurore!" 2,3 & 4ème pèlerin (presque blasés) : "Encoooore?!!"

Et hop c'est parti !

Action :

On compose le "112", numéro spécial "Aurore" qui permet d'alerter les personnes qui ont demandé à être prévenues. Ça décroche et une voix passablement endormie répond : "alloooooooo ? c kiiii ? Murflumblumrgh..."/ ceci 2 ou 3 fois de suite afin de réveiller tous ceux qui le veulent. Quelques uns se lèveront ; les autres trop "flagada" ne feront pas l'effort ; grossière erreur ! S'ensuit un véritable "Branle bas de combat", chacun court s'habiller chaudement, se dégoter son matériel de photographe professionnel, et trouver LE spot idéal afin d'avoir la meilleure vue possible du paysage. L'abri "Chantal" où certains d'entre nous se rendent est sûrement l'un des endroits privilégiés afin de se livrer à cet exercice, car il constitue le point culminant de l'île tout en étant suffisamment éloigné de la base pour éviter d'être gêné par les éclairages parasites de la station. On coupe les lumières extérieures. "DDU" est totalement plongée dans le noir. Le spectacle peut alors commencer.

Et quel spectacle !

Nous en avions déjà aperçu de belles ; mais celle-ci dépassa toutes nos espérances ! "Immense" : puisque s'étendant sur un secteur de près de 200 degrés de la pointe géodésie jusqu'au delà de la manchotière, montant très haut dans le ciel jusqu'à venir se stabiliser au dessus de nos têtes exactement au zénith. Bonjour les torticolis! "Bluffante" : par la diversité de formes s'offrant à nos yeux successivement voire en même temps parfois : un brouillard, un "2" géant, une "galaxie spirale", et ces formes "drapées" si caractéristiques que nous retrouvons souvent lors des aurores (au coeur de ces dernières, un phénomène étonnant cette fois-ci : un rayon de lumière donnant l'impression de courir à l'intérieur). La seconde caractéristique qui nous impressionna beaucoup fut sa vitesse de déplacement : rapide, très rapide, fonçant parfois sur nous comme si elle tentait de nous emporter. "Magique" : car le ciel totalement pur laissait apparaître des myriades d'étoiles, la voie lactée elle-même se dessinant nettement sur la voûte céleste ; ajoutez à cela quelques étoiles filantes, et une quasi absence de vent laissant entendre au loin le chant des manchots... le décor est planté.

Genèse d'un phénomène "extra"ordinaire et méconnu (ou le "komenkçamarche ?") :

Une aurore est avant tout le résultat d'un phénomène électromagnétique ayant lieu et se manifestant visuellement dans la haute atmosphère terrestre (100 à 400km d'altitude). A l'origine de celle-ci : la rencontre entre le "vent solaire" (ensemble de particules électrisées libérées par le soleil) et l'enveloppe magnétique terrestre ("magnétosphère").

D'un point de vue " magnétique ", la Terre est en quelque sorte assimilable à un aimant. Pareillement à ce dernier elle possède ainsi 2 " pôles magnétiques " (un Nord et un Sud) et des " lignes de champs " magnétiques partent du Pôle Sud pour rejoindre le Pôle Nord en formant des arcs de cercles invisibles autour de la Terre. Plus on s'approche des pôles, plus les lignes de champs se resserrent jusqu'à finir par se rejoindre, traverser l'atmosphère et converger vers le pôle magnétique se trouvant sous terre (dans l'hémisphère Sud, le pôle magnétique correspondant se trouve en pleine mer non loin de la base " Dumont d'Urville ").

L'ensemble des particules électrisées se propage ainsi le long des " lignes de champs " et finissent par rentrer dans l'atmosphère terrestre. Les molécules présentes à ces altitudes (oxygène et azote) vont être excitées par ces dernières et émettre de la lumière (bleue, jaune ou verte). Ici en Terre Adélie nos aurores sont toujours teintées de vert (interaction avec les molécules d'oxygène). On quantifie l'intensité lumineuse d'une aurore, en prenant à titre de comparaison une échelle allant de la luminosité de la voie lactée (pour le minima) à la clarté d'une pleine lune (pour le maxima).

Les aurores ont lieu dans les 2 hémisphères à des latitudes similaires ; en observant toutefois une fréquence maximale d'apparition du phénomène aux environs de 70°. On parlera par ailleurs ici "d'aurore australe" (par opposition aux "boréales" de l'hémisphère nord).

Daniel (2nd Centrale)

 

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Photos du mois de juillet 2008

 

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(photo Mathieu QUATREVALET, 58ème mission à DDU)
Aurore australe du 24 juillet 2008

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