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Le mot des hivernants juillet 2007

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- Le blizzard souffle depuis trois jours, avec des pointes à 160 km/h. La congère de neige atteint le haut du toit du bâtiment de la Centrale. Vous apercevez, à droite, une partie des trois citernes d'eau douce presque ensevelies sous la neige ainsi que le buste de notre Amiral Dumont d'Urville, de dos, il fait face au large ! 
           - Mes camarades Fred (à gauche) et Sylvain dans le bureau de la Centrale.
                        (photos Gilles, 57ème mission à DDU)

 

Chers Enfants, mes amis bonjours !

Aujourd'hui, lundi, repos pour moi, nous sommes en pleine tempête de neige, pas de sortie en extérieur, j'en ai profité, ce matin, pour aller rendre visite à mes camarades de la Centrale pour vous en expliquer le fonctionnement.

Celle-ci est le coeur de la base pendant l'hivernage. Si elle venait à s'arrêter de fonctionner, pour un problème donné, nous serions dans une position de sécurité très critique : plus d'électricité, plus de chauffage, plus d'eau douce, rupture complète de toutes les communications et gèle de toutes les conduites véhiculant les liquides. Pendant les 8 mois d'hivernage, nous ne pouvons compter que sur nous-même.

Vous comprenez donc l'importance stratégique que revêt pour nous, ce bâtiment et la sécurité qui l'entoure, avec une permanence à tour de rôle des 8 techniciens, 24 heures sur 24 (le chef centrale, l'électricien, le plombier, les mécaniciens et le responsable technique de la base). Aux heures de repas, celui qui est de quart, met en fonctionnement les alarmes. Si une de celles-ci sonne à la salle à manger, immédiatement, au pas de course, les mécaniciens foncent à la centrale, pour remédier au problème.

La centrale fonctionne avec trois moteurs "Caterpillar", plus un autre de secours dans un autre bâtiment (à côté de mon magasin à vivres + 4°C). Un seul tourne, pour les deux autres, l'un peut être en révision et l'autre est prêt à être mis en route si celui qui fonctionne a le moindre problème. Ce sont des moteurs de 233 chevaux. Ils sont alimentés en gas-oil déparaffiné spécial Antarctique, acheté en Australie, qui ne gèle pas jusqu'à - 40°C. Une partie du gas-oil est stocké derrière la centrale, dans 9 citernes à double cloison de 6500 m3.

La production d'eau douce, se fait par pompage de l'eau de mer. Un gros tuyau en fonte passe sous la banquise où l'eau de mer est aspirée, puis remontée jusqu'à la centrale où elle passe dans un bouilleur.
Le bouilleur a une capacité de production de 6 m3/jour (6 000 litres). Après évaporation, l'eau est récupérée par condensation, elle est ensuite minéralisée puis stockée dans trois citernes, en extérieur, d'une contenance totale de 45 000 litres. C'est cette eau que nous buvons tous les jours.
Le sel repart sous forme de saumure chaude utilisée dans les toilettes et pour le réchauffage des conduites extérieures.

Je vous joins 7 photos : le Chef centrale Fred et son second, Sylvain (diéséliste), le tuyau passant sous la banquise, pour l'aspiration de l'eau de mer, les moteurs Caterpillar, les citernes de gas-oil et celles de l'eau douce.

Espérant vous avoir aidé, dans la compréhension du fonctionnement d'une partie de notre base, je reste toujours à votre service, pour répondre à vos questions.

Fred et Sylvain se joignent à moi pour vous envoyer toutes nos amitiés Polaire !

Gilles Brébant depuis DDU, le 11 juin 2007.

(Rappel : ce messages était principalement adressé à des établissements scolaires. Il est publié avec un peu de retard à la suite de problèmes rencontrés dans la transmissions des photos depuis Dumont d'Urville. Problèmes qui semblent maintenant résolus.)

 

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Photos du mois de juillet 2007

 

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(photo Gilles, 57ème mission à DDU)
Les trois moteurs Caterpillar avec Fred, son casque sur les oreilles. Le bouilleur se trouve au fond du local moteurs. (Gilles)

 


(photo Gilles, 57ème mission à DDU)
Local de pompage de l'eau de mer. Celui ci est protégé des glaces de pression, pour éviter d'être endommagé, par des madriers en acier. La buse passant sous la banquise est visible à droite, ainsi que le tuyau d'aspiration montant vers la Centrale, fixé sur la passerelle et grimpant entre les rochers jusqu'à la base. (Gilles)

 


(photo Gilles, 57ème mission à DDU)
Derrière l'entrée principale de la Centrale, les 9 cuves à doubles coques de réserve de gas-oil. Nous en avons d'autres au pied de la base. (Gilles)

 


(photo Gilles, 57ème mission à DDU)
Les trois cuves de stockage de notre eau douce. (Gilles)

 


(photo Gilles, 57ème mission à DDU)
Le bouilleur décoré d'où sort l'eau douce ! (Gilles)

 


(photo Franck, 57ème mission à DDU)
Aquarelle de la Centrale, faite par Franck, chef de base.

 


(photo Gilles, 57ème mission à DDU)
10 juillet : poussin empereur, tout juste sortant de sa coquille. (Gilles)

 


(photo Gilles, 57ème mission à DDU)
14 juillet : le buste de l'amiral Dumont d'Urville, découvreur de la Terre Adélie.

 


(photo Gilles, 57ème mission à DDU)
14 juillet : lever des couleurs.

 


(photo Gilles, 57ème mission à DDU)
14 juillet : enveloppe premier jour consacrée à l'amiral Dumont d'Urville.

 


(photo Gilles, 57ème mission à DDU)
22 juillet : cet après midi, début du déneigement de la niveleuse chenillée, ensevelie sous la neige, après la tempête. (Gilles)

 


(photo Gilles, 57ème mission à DDU)
Suite du déneigement du Kässbohrer, près du garage. (Gilles)

 


(photo Gilles, 57ème mission à DDU)
Le déneigement du Kässbohrer continue. (Gilles)

 


(photo Gilles, 57ème mission à DDU)
Le déneigement se poursuit. (Gilles)

 


(photo Gilles, 57ème mission à DDU)
Sortie in extremis du " Kässbohrer " de la gangue de neige compacte, dans laquelle il était prisonnier, avant le retour du blizzard. Il a fallu une semaine pour le sortir de là ! (Gilles)

 


(photo Gilles, 57ème mission à DDU)
Nous avons récupéré sur un couple d'Empereurs les deux logueurs positionnés sur leur dos. La femelle revenait à la manchotière après s'être nourrie pour prendre la relève du mâle qui lui a passé le poussin qu'il portait sur ses pattes. Après avoir assuré une veille à la base, 24h sur 24, avec un appareil pour détecter le bip que l'appareil de la femelle émet à son retour, a commencé un travail pénible d'attente - dans le froid, la nuit, le vent - que le mâle quitte la manchotière pour pouvoir l'attraper.

 


(photo Gilles, 57ème mission à DDU)
On aperçoit, sur le dos de chacun des deux oiseaux, le logueur et l'antenne donnant sa position et enregistrant divers paramètres de son environnement. Cette photo avait été prise juste après la pose des appareils sur ce couple de manchots empereurs, il y a quelques mois.  Le logueur du mâle a permis, en particulier, de relever la température lorsqu'il se trouve à l'intérieur de la tortue. (Gilles)

 


(photo Gilles, 57ème mission à DDU)
David, responsable de l'opération, oriente son appareil pour détecter le signal de la femelle et la localiser. Fanny, avec ses jumelles la cherche ! (Gilles)

 


(photo Gilles, 57ème mission à DDU)
Comme d'habitude, des manchots désoccupés et curieux, viennent surveiller les opérations.

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