Archives 57ème mission

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Le mot des hivernants avril 2007

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- Exercice de sauvetage par vent catabatique soufflant fort
- Le blessé est tracté dans la poulka
- Remonté sur la base du blessé, qui sera amené au bloc médical. Les derniers 300 mètres ! 
              (photos archives missions à DDU)

Mes chers enfants, mes amis bonjour !

Exercice de sauvetage sur la banquise, c'est Franck notre chef de base qui vous explique " la manoeuvre ". Je vous fait suivre ensuite quelques photos. Amitié à tous ! Gilles

 

Bonjour à tous,

Lundi 23 avril, beau temps grand soleil avec un petit vent catabatique qui soulève légèrement la neige fraîchement tombée ces derniers jours. Les 50 cm de neige poudreuse ont recouvert le paysage d’un beau manteau blanc. Temps idéal pour organiser un exercice de secours sur la banquise. Notre position isolée à l’autre bout de monde nous oblige à prendre en compte toutes les éventualités. Nous devons toujours être prêts à réagir face à un évènement imprévu. Pour cela, il faut s’entraîner régulièrement. Nous avons donc formé en début d’hivernage une équipe de secours sur glace composée de 8 personnes, toutes formées au secourisme et à la mise en œuvre du matériel de secours.

Ce lundi matin est donc une étape importante, et me donnera les informations nécessaires pour parfaire nos procédures. Comment les membres de l’équipe se comporteront en situation de stress et de fatigue ? Combien de temps mettrons-nous à rejoindre l’hôpital de la base ? Quelles difficultés allons-nous rencontrer ?? Seul un exercice peut répondre à toutes ces questions essentielles.

J’ai donc envoyé deux hivernants sur la banquise et je leur ai demandé de simuler un accident, juste une petite chute sans gravité mais empêchant l’un de marcher.

Alerte est lancée par radio, l’équipe se rassemble rapidement, pas besoin de parler, chacun connaît son rôle, en quelques minutes l’équipe lourdement chargée quitte la base en direction de la banquise. Les 50 mètres de dénivelé pour accéder à la banquise nous facilitent la tâche, mais le retour sera plus compliqué.

45 minutes après, nous sommes avec nos compagnons, notre pseudo victime joue bien son rôle. Il faut faire vite, -14°C, du vent, la victime peut avoir très froid. Nous la stabilisons et la plaçons dans notre pulka (petit traîneau). Très rapidement nous repartons dans le sens inverse avec 100 kg à tirer ! Pas facile, mais dans cette situation on oublie la fatigue. On se remplace régulièrement à la pulka. Les 50 m de dénivelé et les 50 cm de neige ont compliqué l’exercice.

Donc que du positif, un bon bol d’air, de l’exercice physique pendant 1h30, au sein des pompiers de Paris, on appelle cela un bon décrassage. J’ai donc les réponses à mes questions et cela me permettra d’ajuster les entraînements par rapport à ce que j’ai observé.

Et maintenant dans les mails suivants les photos des nouveaux héros polaires !

Bises à tous

Franck

(Rappel : ce messages était principalement adressé à des établissements scolaires)

 

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Photos du mois d'avril 2007

 

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(dessin Jean-Luc Verselin, 57ème mission)
Record d'altitude lors d'un sondage météo : Le 26 avril 2007, le ballon-sonde météo quotidien de Dumont d'Urville a atteint l'altitude de 31540 m. Il s'agissait d'un ballon-sonde classique qui monte habituellement à 25000 m environ puis explose. Les ballons-sondes "Ozone", envoyés environ deux fois par mois, atteignent pour leur part une altitude de 32000 m environ car ils sont plus gros et plus résistants. Il s'agit là d'un record pour Dumont d'Urville bien sûr et non d'un record mondial, car il n'y a ici aucunes données internationales pour comparer. (Jean-Luc)

 


(photo archive missions à DDU)
Notre-Dame du Foyer en Antarctique. Petite statue qui a été installée face à l'océan en dessous du bâtiment 42. Sur la photo, il s'agissait d'un "repérage" pendant la campagne d'été. Mais depuis le 1er mai, la statuette (elle ne mesure que 60 cm de haut) est scellée dans la roche. (Jean-Luc)

 


(photo archive missions à DDU)
Anne (biologie, en combinaison polaire bleu), Antoine (chef météo allongé sur la banquise), discutent et ...un Empereur vient participer à la conversation, sans que mes camarades en soient surpris, c'est courant maintenant pour nous ! Néanmoins, cela reste pour moi merveilleux, de constater que ces oiseaux n'ont pas peur de l'homme qui ne leur fait pas de mal ! (Gilles)

 


(photo archive missions à DDU)
Gilles en conversation avec un couple de manchots Empereurs. C'est surprenant de voir ces oiseaux venir vers nous lorsque nous sommes assis sur la banquise pour les admirer, d'en voir quelques uns quitter la colonie pour s'approcher de nous, curieux, jusqu'à un ou deux mètres, tendre le coup pour voir quelles drôles de bêtes nous sommes ! (Gilles)

 


(photo archive missions à DDU)
Portrait d'empereur. Il a un flocon de neige sur le bec ! Pour montrer à quel point ces oiseaux peuvent s'approcher très près de nous. (Gilles)

 


(photo archive missions à DDU)
Couple de manchot, le mâle est un peu plus grand que la femelle et plus trapu, car il devra jeûner encore pendant deux mois en portant l'oeuf sur ses pattes, en attendant le retour à la manchotière de sa femelle, partie pour se nourrir et pouvoir nourrir aussi le futur poussin. (Gilles)

 


(photo archive missions à DDU)
Regardez comme il est beau  mon oeuf !  Il ne faudrait  pas qu'il m'échappe des  pattes  pour rouler sur la banquise, sinon il serait perdu en gelant rapidement. (Gilles)

 


(photo archive missions à DDU)
Les manchots empereurs se regroupent en tortue pour conserver leur chaleur la nuit et les jours de tempêtes. (Gilles)

 


(photo archive missions à DDU)
Les manchots en tortue, un jour de blizzard. (Gilles)

 


(photo archive missions à DDU)
Antoine, chef météo (à gauche), et Gilles près de l'arche de glace prisonnière de la banquise, entre les îles. (Gilles)

 


(photo archive missions à DDU)
Aurore australe

 


(photo archive missions à DDU)
Pâques 2007 - Repas de ce soir de fête préparé par Arthur et moi : gratin d'escargots à la Provençale, langouste à " l'Adélienne ", suivi d'un sauté de chevreuil aux airelles puis, après le fromage, un gâteau aux trois chocolats avec un gros oeuf de Pâques, de 80 cm de haut. J'avais fait un moule en polystyrène en forme de 1/2 coque d'oeuf, recouvert d'un film alimentaire sur lequel nous avons coulé, à l'aide d'un pinceau, le chocolat liquide après l'avoir mis au point. Une fois les demi coques démoulées, nous les avons collées au chocolat, il était entouré d'un grand ruban blanc et dressé sur un présentoir à côté du gâteau. (Gilles)

 


(photo Franck, 57ème mission)
Lever de soleil le 1er mai

 


(dessin Jean-Luc Verselin, 57ème mission)
Une autre vision de l'hivernage

 


(dessin Jean-Luc Verselin, 57ème mission)
Suite du dessin précédent

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