SIR ERNEST SHACKLETON. Grandeur et endurance d’un explorateur (1874-1922)

Description

Parmi les récits de l’exploration polaire antarctique, dont Les survivants de l’Antarctique de Caroline Alexander (Lettre 45) et le recueil de 695 photographies de Frank Hurley Histoire d’une survie (Lettre 53), Sir Ernest Shackleton occupe une place particulière, ne serait-ce que par l’épopée de l’Endurance (1914-1917). Brigitte Lozerec’h présente la première biographie française de cet explorateur hors du commun poussé par l’ambition et la soif de gloire.

Très jeune, sa forte personnalité lui permet de participer à l’expédition de la Discovery de R.F. Scott sur la Grande Barrière de Ross (1901-1902) pendant laquelle il subit une grave défaillance physique qui le marquera. Une mésentente s’étant installée entre lui et Scott, il sera renvoyé avant le second hivernage. Après son mariage en 1904 et un essai dans les affaires et la politique, Shackleton est décidé à diriger sa propre expédition pour localiser le pôle Sud magnétique et atteindre le pôle géographique par la Grande Barrière de Ross tout en poursuivant les reconnaissances de 1902. R.F. Scott n’apprécie pas et le prie de renoncer à chercher une base dans le détroit de Mc Murdo. Toujours à la recherche de fonds, Shackleton achète le Nimrod et organise un peu rapidement son expédition, il part début novembre 1908 du cap Royds en dépit de Scott. Malgré leur courage, Shackleton et ses équipiers font demi-tour à moins de 200 km du but : compte tenu de leurs blessures et de leur épuisement, le retour est une course contre la montre et la mort. De retour en Angleterre, Shackleton reçoit honneurs et félicitations au cours de ses tournées de conférences, mais, piètre gestionnaire, il lui reste des dettes et des salaires à régler, le produit des conférences étant souvent détourné au profit d’œuvres locales afin d’entretenir ses relations publiques. Anobli en décembre 1909, il se rapproche enfin quelque temps de sa famille, mais son désir d’évasion resurgit en 1912 au moment où Amundsen atteint le pôle Sud, peu avant la disparition de Scott. Malgré les réserves de la Société royale de géographie, Sir E. Shackleton annonce publiquement, en décembre 1913, le projet ambitieux mais hasardeux de Grande Traversée du continent Antarctique entre les mers de Weddell et de Ross. Il entame la préparation d’une expédition dédoublée en suivant la recommandation d’Amundsen de renoncer aux poneys au profit de chiens de traîneau et de skis.

La suite de l’ouvrage de B. Lozerec’h est consacrée au récit  d’une des plus grandes prouesses de l’endurance humaine dans le cadre de cet essai de traversée du continent antarctique et en détaille les péripéties : dérive et naufrage de l’Endurance, camps installés sur la banquise, arrivée à l’île de l’Eléphant, navigation de la baleinière James Caird vers la Géorgie du Sud, la « première » traversée des montagnes de l’île et le difficile sauvetage de ses 27 hommes. Il restera à Sir Ernest à récupérer l’équipe de l’Aurora chargée de déposer des vivres du côté de la Grande Barrière qui avait perdu trois hommes. Plus tard, son dernier voyage le ramènera en Géorgie du Sud, à Grytviken à bord du Quest où il s’éteindra le 4 janvier 1922.

B. Lozerec’h évoque à plusieurs reprises ses relations tourmentées avec sa femme. Bien qu’il ait, à chaque fois, manqué le but qu’il s’était fixé, on retiendra le courage hors du commun, la maîtrise de soi et l’abnégation de ce « perdant magnifique » qui en font un héros de légende.

A signaler quelques coquilles qui n’entament pas l’intérêt de ce récit en particulier calotte « glacière » pages 56, 152, 550 ; « Brande » Barrière page 144 et 148 ; 1917 pour 1907 page 156 et Laurius pour Lorius page 594.

M. et J. M.

INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

Brigitte Lozerec’h

Ed. du Rocher – Février 2004 – couverture cartonnée illustrée – 18 x 24 cm – 4 cartes – 35 photos N & B – bibliographie – index 7 pages – 608 pages

ISBN 2-268-04831-4.