RELATION D’UN VOYAGE DANS LA MER DU NORD, Aux Côtes d’Iflande, du Groenland, de Ferro, de Schettland, des Orcades et de Norwége; fait en 1767 & 1768.

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Description

Voici proposée l’une des six publications d’Y.J. de Kerguelen, la première de ses trois relations, la seconde traitant des deux voyages dans les mers australes, (cf. ci-dessous), la troisième, sans rapport avec les hautes latitudes, relatant les combats et événements de la guerre de 1778 entre la France et l’Angleterre.

Cette nouvelle édition est reprise de l’édition originale de 1771, à Paris chez Prault, rééditée l’année suivante à Amsterdam et Leipzig chez Arkstée et Merkus. Si le nombre de pages est le même que dans cette dernière, son format diffère des deux volumes du XVIIIe siècle puisque « à l’italienne », comme le sont les autres volumes de la collection L’invitation au voyage. Pour ne pas dépareiller celle-ci la couverture comporte une illustration aquarellée (deux trois-mâts sous voiles débouquant) qui n’a rien à voir avec notre breton : son auteur, Louis Garneray (1783-1857), peintre, écrivain et aventurier n’était pas né lorsque, à bord de la Folle puis de l’Hirondelle, Kerguelen croisait dans les eaux de l’Atlantique nord, un peu en deçà des eaux arctiques.

LE ROI voulant encourager et protéger la pêche de la morue qui se fait sur les côtes d’Islande depuis le mois d’avril jusqu’au mois de septembre, M. le duc de Praslin, ministre et secrétaire d’État au département de la marine, destina la frégate la Folle pour aller en station en Islande, afin de maintenir le bon ordre parmi les pêcheurs François, de les protéger, & de leur fournir les secours dont ils pourroient avoir besoin. Parti de Brest le 27 avril 1767, Kerguelen était de retour le 9 septembre de la même année. Il avait atteint le sud-ouest de l’Islande au début de mai, patrouillé sur la côte ouest durant environ six semaines, puis fait voile vers la Norvège, relâchant à Bergen en juillet et début août avant de refaire route vers le couchant pour gagner le nord-est islandais. Le 22 août, il atteignait 69°N avant de remettre à la voile pour Brest où il arrivait le 9 septembre. Dans le même but, il retourna en Islande l’année suivante mais avec une autre frégate : l’Hirondelle.

Trois ans plus tard parut la narration de ces deux voyages, laquelle contient une brève description du Groenland où il ne s’était pas rendu, tout comme il décrit l’Islande, les Islandais, les habitants de Bergues (=Bergen), les Samoyèdes et les Lapons qu’il n’avait pas étudiés personnellement. Curieux de tout, Kerguelen se renseigne, emprunte de quoi bâtir son récit à ceux qu’il considère comme érudits, ce qui rompt agréablement la monotonie d’une simple relation de transits en mer, les nombreuses descriptions de ports et mouillages. Il est ainsi possible d’envisager ce que l’on connaissait, ou croyait connaître, de l’Islande, du Groenland, des îles Féroé, Shetland et Orcades durant la seconde moitié du 18° siècle, et, avec son souci des précisions de retrouver les qualités d’hydrographe de celui qui, l’année où paraissait cette relation partait rechercher la Terra Australis, découvrir l’archipel qui devait porter son nom.

Après une Explication des termes de Marine dans cette relation (105 références) et une courte introduction l’auteur nous convie à quatre parties contenant la traversée de Brest en Islande, la description d’Islande, la route d’Islande à Bergues; la description de Bergues, de la Norvege, & des peuples situés au nord de la Norvege, la route de Bergues à la côte orientale d’Islande (…) & le retour en France (Voyage de la Folle). Cette relation est suivie d’un supplément contenant le retour en Islande (voyage de l’Hirondelle, du 15 mai au 29 septembre 1768), une description abrégée du Groenland, (…) enfin le retour à Brest par la Manche.

Surprenantes sont les pages consacrées à quelques réflexions sur la mer glacée & sur les montagnes de glace qu’on trouve dans les mers du nord, dans la navigation d’Europe à l’Amérique septentrionale, & quelquefois en doublant le cap Horn.

Du fait du changement de format, l’édition de l’an 2000 ne pouvait être un fac-similé, le texte a été ressaisi. Sur un papier de qualité, les planches ont été reproduites de façon satisfaisante, un peu agrandies ; certaines diffèrent parfois légèrement de celles de l’édition d’Arkstée & Merkus dont nous avions pu disposer pour l’exposition du cinquantenaire des EPF (suppression des cadres et de certaines légendes). Numérotées de I à XII, la majorité concerne des côtes vues du large, des cartes et plans de mouillage, quatre autres (de A à D) représentent respectivement une Dame Islandoise – un Combat d’un habitant de finemarck contre un ours – un Samoïede, une Samoïede, Patins (NDLR : skis de face et de profil) – Lapon dans un Traineau tiré par une (sic) Renne. Par rapport à l’original, leur place d’insertion se trouve quelque peu modifiée et, si l’ordre de succession peut surprendre (I, II, III, IV, A, VIII, VI, VII, B, C, D, IX, V, X, XI, XII), l’éditeur n’en est pas responsable, cet apparent désordre étant indispensable pour « coller » au texte ; l’auteur ne se prive d’ailleurs pas pour renvoyer le lecteur en arrière et, au sein de certaines planches, la numérotation des figures surprend parfois (ainsi planche V, de haut en bas, les quatre figures se succèdent dans l’ordre 9, 11,18 et 12).

Le tirage de cette édition étant limité à 700 exemplaires, tous numérotés, ne tardez pas à vous le procurer !

INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

Yves-Joseph de Kerguelen-Trémarec.

Juillet 2000, La Découvrance Éditions (2 rue des Charmilles, 35510, Cesson-Sévigné).

Broché, couverture pelliculée avec illustration en couleurs, 24,4×20,6 cm, 18 planches N & B,

ISBN 2-84265-129-4.