PIERRE LECONTE, peintre et imagier de la Marine (1894-1946)
PIERRE LECONTE, peintre et imagier de la Marine (1894-1946)
Prix : 32,50€
Description
Céline Guénolé, titulaire d’un diplôme d’études approfondies de philosophie politique et juridique, collabore à la Presse de la Manche ainsi qu’à plusieurs revues et a publié de nombreux articles sur les peintres du Cotentin. Elle nous offre ici un ouvrage de grand intérêt et très bien illustré sur Pierre Le Conte, déjà cité dans la Lettre (N°49, p. 44 et 45) et dans ce numéro à propos du Répertoire des navires de guerre français dont il prépara la première édition en 1932.
Cherbourgeois, Pierre Le Conte fut très tôt fasciné par l’océan. Des ennuis de santé lui barrèrent la route de l’École navale, mais il sut trouver un autre moyen que la carrière d’officier pour vouer sa vie à la mer : dès 1924 il entre dans le cercle très fermé des peintres de la Marine. Il eut ainsi la possibilité de manifester la diversité de ses talents en tant que peintre, imagier, graveur, décorateur, océanographe, historien, écrivain et journaliste. D’une activité débordante, il sut toujours allier la fantaisie la plus débridée au plus grand sérieux scientifique.
Avide d’horizons lointains, Le Conte ancra pourtant une partie de son oeuvre dans sa région. Plein d’humour, il fit ses débuts d’artiste au sein de la facétieuse équipe du Pou Qui Grimpe, groupe d’amis espiègles et frondeurs qui, au lendemain de la première guerre mondiale, tâcha avec audace de faire passer sur le Cotentin le souffle des années folles, avec l’aide de personnalités montmartroises.
Si son oeuvre est attachante, sa vie, mouvementée, suscite tout autant l’intérêt : comme son illustre prédécesseur Louis Garneray, il goûta à la fureur de la guerre, aux périples lointains et aux prisons inhumaines. Blessé grièvement lors de la guerre de 1914, il fut emprisonné en Allemagne pour résistance à l’occupant durant la seconde guerre mondiale. Entre ces deux épisodes, de 1921 à 1928, il embarqua à douze reprises sur le Pourquoi Pas ?
Cinq chapitres sont proposés, chacun suivi de notes et références, cent quarante-cinq au total. Après présentation de sa famille, de son enfance et des premières épreuves qu’il eut à surmonter, sont successivement abordées formation artistique, collaborations avec Charcot, ses oeuvres multiformes puis les années de captivité, lesquelles eurent pour conséquence d’abréger sa vie.
Les membres de l’AMAPOF s’intéresseront plus particulièrement au chapitre médian, le plus important par son volume avec ses soixante pages. Les expéditions de 1922, dont le voyage à Rokall (voir Lettre citée plus haut) y tiennent une large place. Elles sont suivies par celles de 1923 (Méditerranée), 1924 (Atlantique, Féroé, Manche), 1925 (Jan Mayen, Scoresby Sund, golfe de Gascogne), 1926 et 1927, visant à compléter celles de 1925, 1928 (Recherche du Latham 47).
La documentation est rigoureuse. Une légère correction s’impose cependant, relative à la catastrophe de l’Italia : Sept des occupants de la nacelle moururent sur le coup, tandis que Nobile et huit autres passagers lancèrent un S.O.S. En fait six hommes disparurent, emportés avec l’enveloppe du dirigeable ; lors du choc sur la banquise, huit furent éjectés dont un mourut sous le choc (le second-maître mécanicien Vincenzo Pomella), les sept autres furent secourus. Autres légères remarques : l’utilisation parfois peu claire de sigles : école des E.A. à Joinville (p. 12), P.Q.G. pour Pou Qui Grimpe (p. 22 et ailleurs) – G.F.P. : ne s’agit-il pas plutôt de G.S.P., Geheime Staats Polizei ou Gestapo (p. 172) ?. Quelques coquilles : Isley pour Islay Island (p. 103), Océan pour océan (p. 107), révolver pour revolver (p. 173). Rien de bien grave en somme.
INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES
Céline Guénolé.
4e trimestre 2002, Isoète (13 rue Abel Lemonnier, Cherbourg Octeville).
Broché, couverture illustrée à rabats, 20 x 27 cm, environ 240 photos et illustrations dont 72 % en couleurs, annexes, 224 pages.
ISBN 2-913920-23-3.