notre-dame des vents

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Description

Le titre à lui tout seul annonce que l’ouvrage est un roman : en effet, ce toponyme n’existe pas sur les îles Kerguelen, – ou si peu : en fait, le nom donné à la statue de la Vierge, qui est un point de repère sur toute carte, est Notre-Dame du vent, elle fut mise là à côté de la petite chapelle érigée en 1957-1958.

Et, dans le roman, elle est un lieu de rencontre entre le jeune homme et la jeune fille qui sont, l’un et l’autre, deux chercheurs scientifiques envoyés sur cette lointaine terre française en 1996, pour poursuivre des études, l’un de radioastronomie et l’autre de biologie botanique. C’est donc le roman de la rencontre de deux jeunes chercheurs, rencontre puis séparation
dues au seul hasard.

Ils découvrent d’abord un monde, celui de la station et des autres chercheurs en tout genre, complètement coupé de celui qui leur est habituel, un monde provisoire qui ne peut pas être destiné à durer. Et ce court séjour est un prétexte, pour l’auteur, de décrire les nombreuses particularités de l’île et de son histoire. Au hasard, et sans chercher un ordre historique quelconque, il décrit la station elle-même et ses différents édifices aux fonctions bien délimitées par un usage cinquantenaire : – certains endroits de l’île qui sont devenus des lieux la rattachant à une histoire beaucoup plus ancienne, Port-Jeanne-d’Arc et les reliques de l’usine baleinière norvégienne datant d’une centaine d’années, – les côtes orientales de l’île et les dizaines de milliers d’animaux qui l’occupent, – les passages des différents bateaux, ceux du ravitaillement, de la surveillance militaire de la zone de pêche, – les reliques également d’anciens programmes comme celui des fusées ARAKS vingt ans plus tôt, etc. S’ajoutent des descriptions, souvent ironiques, des rassemblements occasionnels de tous les hivernants : la messe de Noël « obligée » pour tous, en est un bon exemple, un peu cruel. Il est évident, à la lecture de l’ouvrage, que l’auteur parle de ce qu’il a vu.

Mais, pris par un goût littéraire surtout marqué par son souvenir d’Edgar Alan Poe, il introduit une histoire un peu compliquée de manuscrit découvert dans une bouteille, d’espionnage ennemi, etc. ; le jeune homme du roman part seul, à pied, à la recherche d’il ne sait trop quoi, il tombe sur une sorte de cratère effervescent, qui, croit-on, mène au centre de la Terre, et il y disparaît. La jeune fille, revenue entre temps dans son labo à Paris, apprend de façon laconique qu’elle ne le reverra jamais. La porte du rêve, un instant entr’ouverte, s’est refermée.

Gracie Delépine

INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

par Mikaël Hirsch

Paris, Intervalles, juin 2014 – 193 p., 12,5 x 19 cm, broché, couv.ill. en coul., 

ISBN 978-2-36956-003-6.