LE PHARE DU BOUT DU MONDE

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Description

« Il y a toujours du bon dans la folie humaine » (Villiers de L’Isle-Adam 1838-1889). Sans elle, le phare de l’île des Etats, face à la pointe sud-est de la Terre de Feu n’aurait jamais été reconstruit. Pourtant, quoi de plus inutile en apparence que la reconstruction du Phare du Bout du Monde dans cette immensité tumultueuse, cet extrême finisterre, mangé par la mer, ravagé par les tempêtes. Une lumière là-bas tente de percer la nuit pour guider d’improbables navires… Complètement inutile, oh oui ! et nous en rions. Mais nous, les rêveurs patagons, les baladins du bout du monde, bâtisseurs-phare oniriques, saouls de vents et d’efforts, avons cette folie de croire que le scintillement d’une luciole, même enfouie sous une feuille morte, peut provoquer l’embrasement au firmament d’une aurore (p.10).

Navigateur aventurier, André Bronner, bien connu du monde rochelais de la voile sous le nom de Yul, rêvait d’une île oubliée tout en bas de la carte. Il s’y fit déposer et, sur cette île des Etats désertée, il trouva ce qu’il était venu chercher : les vestiges du phare argentin construit en 1884 et qui inspira à Jules Verne son dernier roman. De retour à La Rochelle, Yul formula un autre rêve : Ce phare, nous allons le reconstruire ! J’emmènerai avec moi des charpentiers, des zingueurs et des amis artistes pour témoigner de cette expédition, du romantisme du lieu, de la poésie de l’aventure. Fou, le projet fait pourtant des émules, trouve des protecteurs, tant et si bien qu’en janvier 1998 débarquent sur l’île dix hommes et dix-sept tonnes de matériel.

Au terme de deux mois de chantier dans les vents patagons et d’une nuit de près d’un siècle, les deux éclats du phare du Bout du Monde sont de nouveau visibles par 54° 45’S et 64°50’W.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là: à La Rochelle, pointe des Minimes, une réplique du phare a été construite pour qu’une même lumière éclaire les deux hémisphères de la planète sur la route du nouveau millénaire. La Poste a officialisé l’évènement par l’émission d’un timbre et une enveloppe premier-jour été mise en vente le 1° janvier 2000, jour de l’inauguration… qui n’a pas eu lieu, reportée au 10 juin. De par ses déchaînements de la fin décembre, Eole s’y est opposé; mais si les festivités prévues n’ont pas résisté à la fureur des vents, le phare, lui, a tenu: ses éclats percent les ténèbres depuis le 21 février. Les 4 et 5 mars, en création mondiale, depuis La Coursive (Maison de la Culture) les accents de la Symphonie du Bout du Monde de Pascal Ducourtioux, membre de l’équipe, ont vibré dans l’air rochelais. Au-delà de ses espoirs les plus fous, Yul a gagné son pari insensé.

Dans ce livre, récits, poèmes, chansons, illustrations, peintures, documents et photos restituent d’agréable façon les tonalités du rêve devenu réalité. C’est aussi l’occasion de retrouver Gildas Flahaut, l’auteur de Carnets Tempête, voyage aux îles Kerguelen (Glénat, 1996).

INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

André Bronner avec Gilbert Maurel, Gildas Flahault et Daniel Nouraud.

Mai 1999, Glénat (Grenoble).

Relié, sous jaquette couleurs, 28,5×21,5 cm à l’italienne, 124 photos dont 78 en couleurs, très nombreuses illustrations, 160 pages.

ISBN 2-7234-2917-2.