Le nord perdu
Le nord perdu
Prix : 25,00€
Description
A Kangerlussuak (Sondre Strømfjord), dans le hall de l’un des deux aéroports où sont assurés les vols reliant le Groenland à l’Europe, un Français de cinquante ans, l’auteur, rencontre une jolie groenlandaise. Les deux s’apprêtent à monter dans un vol pour Copenhague. Coup de foudre réciproque, suivi de huit voyages de l’un vers la capitale danoise, de deux visites en France pour l’autre. Les deux décident d’aller vivre leur passion dans une cabane au bord d’un fjord de la commune d’Ammassalik, à Kuummiut.
Les amants tentent l’épreuve de l’amour absolu. Pour vivre, les deux obtiennent un poste d’instituteur ; le Français s’efforce d’apprendre des rudiments d’anglais à de jeunes inuit dont il ne comprend pas la langue. Cette barrière linguistique accroît son isolement. Lui ne pratiquant ni l’inuktitut, sous l’une quelconque de ses formes, ni le danois, le couple s’exprime en anglais. Rapidement la difficulté à trouver les mots justes finit par séparer l’un de l’autre. Entre journal intime et déclaration d’amour, se révèle l’ineffable solitude d’un homme qui ne parvient pas à se faire entendre. Loin de se rejoindre, ils se déchirent. Longtemps rêvé, le refuge devient lieu de l’éloignement réciproque. Au terme d’un séjour de quelques mois, le couple fuit ; elle reste dans son pays, lui rentre dans le sien mais ne peut ou ne veut oublier.
Venu une première fois sur la grande île, y faire un reportage sur les icebergs, l’auteur s’est documenté, a couru les bibliothèques ; selon lui les livres de Knud Rasmussen, Peter Freuchen et… Jean Malaurie (!) ont tout dit. Malgré cela il mentionne ou se réfère quand même à la thèse de Joëlle Robert-Lamblin sur les Ammassalimiut (p. 46, 170), P.E.V. (p. 46, 77, 105, 122, 173, 193, 217) et son merveilleux Apoutsiak, le petit flocon de neige (p. 29, 91, 103, 312), Catherine Enel (p. 212), à Gessain dont par deux fois il change le prénom de Robert en René (p. 23, 77). Ce manque de rigueur se répète dans la confusion entre bulldozer et tracto-pelle (p. 39, 68, 269, 281), par l’adjonction d’un s à inuit (p. 26, 194), la mutation du d en t pour Knud Rasmussen (p. 219), l’ignorance que le Grønland et le Gustav Holm sont un seul et même navire utilisé par Ejnar Mikkelsen en 1924 et 1925 (p. 218). Quelques coquilles aussi, ici et là: plusieurs année (p. 84) – n« insiste pas (p. 124) – je ne le au lieu de la sens plus derrière moi (p. 233) – le collègues (p. 246) – le tempête (p. 262) – le carrée (p. 280) – vous au lieu de nous (p. 283) – sa substitué à ta (p. 307).
Il n’en reste pas moins que l’ouvrage est bien écrit, agréable à lire, accepté le fait pour un homme de dévoiler une expérience intime, et s’il est fait abstraction de seize paragraphes, disséminés çà et là, totalisant 287 lignes de pensées et réflexions, rendus absolument indigestes par l’absence voulue de toute ponctuation: artifice, coquetterie d’auteur, recherche à toute force d’originalité?
INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES
Jean-François Chaix.
Mai 2001, Pauvert, Paris. Broché, 15,3 x 23,5 cm, 320 pages.
ISBN 2-720-21433-7.