LE CHANT DU GRAND NORD

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Description

Numéro 13 du premier trimestre 2002, page 29 de Régionales, magazine de la Région Centre, où Nicolas Vanier réside lorsqu’il n’est pas au Canada. Question : Pourquoi écrivez-vous ? Réponse : J’aime écrire, c’est un moyen de me replonger dans cet univers (du Grand Nord, N.D.L.R.)… Question : Vous avez longtemps écrit vos aventures. Vous semblez préférer aujourd’hui le roman ? Réponse : J’en ai un peu assez de me raconter, je me sens emprisonné. Le roman me déconnecte de tout, je vis dans une bulle et rentre dans un monde merveilleux. C’est une forme qui me laisse plus libre de vagabonder. Résultats : un premier roman en 1998 chez J.-C. Lattès (Le grand brame) et, cette année, deux « pavés » ayant pour cadre le Grand Nord qu’il connaît assurément très bien. Ce n’est malheureusement pas suffisant pour rivaliser avec un James Oliver Curwood ou un Jack London.

Premier acte, premier tome : dans les neiges du Grand Nord canadien, au début du XIXe siècle, un jeune Indien mis au ban de son village part avec ses neuf chiens. Ohio a quinze ans, est l’un des plus habiles chasseurs de son clan. Il y a longtemps sa mère a guidé d’étranges hommes blancs dans la montagne. Ohio veut retrouver leur chef, Cooper, son père. Il se lance à l’assaut de Rocheuses, apprend à écouter la nature, à se fondre en elle. Les épreuves se succèdent, mais il n’est pas seul : ses chiens veillent sur lui. Au terme de sa traversée, il découvre un monde ravagé. Avec l’installation des Blancs, les Indiens se sont laissés monter les uns contre les autres ; impuissant il assiste à l’avilissement de ses frères. Au cours de cette longue quête, Ohio apprend l’humilité face à meilleur que lui et, grand solitaire, finit par connaître l’amour…

Deuxième acte, deuxième tome : ayant découvert l’amour auprès de Mayoké, aussi éprise que lui de vie sauvage, il reprend avec elle son grand voyage vers l’est. Ils sont heureux mais, un jour d’hiver, la mort frappe leur fils encore nourrisson. Mayoké ne peut le supporter, quitte Ohio, veut être seule. Lui va jusqu’à Québec, y découvre la ville et ce qu’elle engendre, retrouve son père, apprend son incroyable et effroyable histoire. Ensemble, à travers l’Arctique encore épargné par l’invasion blanche ils rejoignent le pays des Montagnes où la mère d’Ohio livre de son côté un combat contre les envahisseurs… Un combat d’apparence dérisoire mais, qui sait ce qu’ils sont capables de faire tous les trois, peut-être même tous les quatre si Ohio parvient à reconquérir Mayoké.

Rebondissements tous aussi prévisibles les uns que les autres, situations convenues et cousues de fil blanc se succèdent au long de presque neuf cent cinquante pages, rendent l’ensemble peu crédible, lourd à digérer. C’est dommage car indéniablement Nicolas Vanier sait décrire les régions qu’il aime. À la place de ces deux gros volumes, mieux aurait valu une demi douzaine de nouvelles aux intrigues bien tranchées.

INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

Nicolas Vanier, XO Éditions, Paris.

tome 1 : Le chasseur de rêve, janvier 2002. 1 carte 480 pages. 20,95 E, ISBN 2-84563-038-7

tome 2 : La tempête blanche, avril    2002. 1 carte 464 pages. 20,95 E, ISBN 2-84563-044-1