JOURNAL d’A.-F. LIOTARD, Chef d’expédition, Terre Adélie 1950

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Description

André-Frank Liotard a dirigé le 1^er hivernage en Terre Adélie en 1950. Après un premier essai infructueux pendant l’été austral 1948-49, le Commandant Charcot avait pu débarquer les onze hommes de cette équipe, en choisissant le lieu d’installation, « une presqu’île dressée comme un bastion en bordure du continent », entre le cap Jules et le cap de la Découverte, qui sera la première installation des « Expéditions polaires françaises–Missions Paul-Emile Victor » en Terre Adélie. C’était le 19 janvier 1950. Base appelée « Port-Martin » en souvenir du douzième homme, J. A. Martin, décédé en mer quelques semaines plus tôt, entre Brest et le Cap.

A.-F. Liotard avait rencontré P.E.V. en Turquie et aux Etats-Unis pendant la Guerre. L’amitié s’était poursuivie ensuite, la création des E.P.F. en fait partie. Et tout naturellement, la responsabilité de la première équipe « du Sud » lui fut confiée. Pour « les nécessités de la recherche scientifique dans ce territoire quasiment ignoré et pour réaffirmer les droits de la France sur cette portion du continent antarctique, le chef de l’expédition étant nommé représentant du gouvernement français ». (Lire aussi les Lettres 41, 42, 46, 51)

Comme le décrit avec précision, Yves Vallette, « un des onze », dans Ceux de Port-Martin (1993), portrait reconnu exact par les intimes d’A.-F. Liotard, et pour vous donner envie de lire ce Journal qui rassemble les carnets de notes conservés précieusement par Madeleine Liotard, après la disparition de son mari en 1982 :

« Son caractère plus que discret, secret, son impartialité vis-à-vis de tous le rendent souvent énigmatique. Il soutient chacun et aucun particulièrement. Sa conception du chef est très originale. Comme il l’écrira plus tard dans son livre, le chef sert à fixer les diverses hostilités des uns envers les autres. Il conçoit un chef « bouc émissaire » qui délivre du mal.

C’est en grande partie grâce à cette attitude que s’est déroulée une année de pleine liberté et d’égalité entre tous les membres. En effet, sous cette aile protectrice, tous sont chefs. Ils ont d’ailleurs pris l’habitude spontanée de s’appeler ainsi les uns les autres. »

Citons, pour terminer, ce qu’écrivait A.-F. Liotard en quittant la Terre Adélie au bout de cette année : « … en nous retournant en arrière, voici que l’aventure prend toute sa grandeur : ces quelques baraques solidement implantés, ces résultats scientifiques recueillis jour après jour, (…) cette camaraderie nouée dans les joies et dans les peines, cette découverte de nous-mêmes dans l’immensité désolée, ces paysages grandioses (…) voilà bien notre aventure ! (…) »

(extraits de Terre Adélie d’A.F. Liotard et R. Pommier, Ed. Arthaud, 1952)

Bonne lecture !

INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

Édité « à compte d’auteur » par Madeleine Liotard, Yves Vallette, Pierre Couesnon et Serge Kahn.

Ecrivant ces lignes quelques semaines avant la parution de cet ouvrage (mi-mai 2004),

en voici déjà les caractéristiques : format 17,5 x 25 cm, 240 pages, 70 photos N&B.

Tirage : 1 000 exemplaires.

Prix public : 20 e (et via l’AMAPOF : 20 e franco de port).