ISLANDE, l’île rebelle

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Description

L’œil distingue le photographe de l’artiste-photographe lequel, de sites trop connus ou de sujets sans intérêt pour la majorité d’entre nous, sait tirer non point une collection d’images banales mais une oeuvre. A une technique bien maîtrisée doit parfois s’ajouter un certain parti pris. C’est ainsi que des images proposées par Olivier Grunewald sont bannies teintes vives et visages, accroissant la rudesse de cette île qu’un soleil capricieux et la gentillesse de ses habitants savent rendre lumineuse.

A une page introductive succèdent quatre parties: Voyage au centre de la Terre (laves, solfatares, eaux bouillonnantes et fumerolles) – Emprunte des glaces (glaciers et icebergs) – Rencontre avec des paysages remarquables (eaux vives, plages et falaises, modelés sous l’effet du vent, de la neige, du ruissellement, colonisation du minéral par le végétal) – Vivre avec les forces de la nature (flore, un peu de faune, rapide évocation de l’homme par quelques vues d’habitats traditionnels, d’enclos, d’installations géothermiques). Si les photos animalières sont pour la plupart de qualité, elles manquent d’originalité. La grande qualité de l’album réside dans les trois premiers volets du polyptyque, paysages saisis tantôt avec des cadrages soignés, inhabituels parfois, tantôt sans échelle, excitant la curiosité, toujours avec une grande recherche dans les éclairages d’où quelques gammes chromatiques étonnantes. Sobre, sans fioritures inutiles, le texte ne mérite guère que deux corrections bénignes : un pluriel en trop à îles Bouvet (p. 12) et une impropriété de terme concernant les pattes déjà emplumées du lagopède à l’approche de l’hiver (comme chez tous les tétraonidés), décrites comme touffues (p. 144)

Ces pages évoquent irrésistiblement un ouvrage, trop peu connu, qu’elles auraient magnifiquement illustré, d’un écrivain-voyageur qui eut son heure de gloire entre les deux guerres avec les Romans d’une vie errante. Le quatrième tome s’intitule L’île d’enfer, récit par Louis-Frédéric Rouquette (1844-1926) d’une chevauchée à travers l’Islande, de Seydisfjordur à Reykjavik, publié chez Mornay à Paris en 1924, deux années après son retour. Procurez vous ce texte, réédité par Les éditions de Paris (54 rue des Saints Pères 75007 Paris – 15,24 Euros), savourez-le en tournant de temps à autre l’une ou l’autre page d’Islande, l’île rebelle, ouvert devant vous, le plaisir est assuré.

INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

Olivier Grunewald (photos) et Bernadette Gilbertas (texte).

Septembre 2001, Nathan, relié toile sous jaquette illustrée, 25,5 x 33,5 cm, environ 150 photos couleurs, 1 carte, 192 pages.

ISBN 2.09.261010-4.