DICTIONNAIRE DES EXPLORATEURS DES PÔLES

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Description

Si la réédition précédente est à marquer d’une pierre blanche, il n’en est pas de même pour la sortie de cet autre dictionnaire. Sa préparation n’a pas dû demander beaucoup de temps à moins qu’elle ne trahisse une certaine incompétence, le doute empêchant d’inverser ces deux mots. La seule lecture de la quatrième de couverture ne laisse rien présager de bon : s’y côtoient maladresse et mensonges : d’abord un court texte d’une certaine L. de la F… n’évoquant que l’Antarctique, puis présentation de l’auteur qui a publié un ABCdaire des Pôles (Flammarion, 1997, dont nous avons dit dans ces colonnes pourquoi il méritait la corbeille, voir n°45, p. 34). Ceci est faux, Michel d’Arcangues étant seulement cosignataire, avec Philippe d’Elbée, de 17 articles des 97 articles de cette publication hâtivement rédigée par 7 auteurs dont 4 du GREA, certains d’une inaptitude n’ayant d’égal que la prétention, opuscule nullement réalisé avec l’équipe scientifique du docteur Jean-Louis Étienne.

Dans son introduction l’auteur revendique la paternité de l’ABCdaire, ne peut s’empêcher d’ajouter un s à Inuit, signale Bellot comme l’un des rares explorateurs français à s’être aventurés dans les régions du  Pôle Nord, rebaptise John Headland l’ami Bob Headland, est incapable de donner correctement le nom du fameux institut dont il est le conservateur.

Ne perdons pas de temps à signaler toutes les erreurs et répétitions relevées : il y a à redire dans 11,6 % des 216 notices biographiques proposées. Leur importance va de 6 lignes à 12 pages. Si certaines sont fiables (compilées par exemple dans les ouvrages bien connus de Clive Holland pour l’Arctique, et de Robert Headland pour l’Antarctique), certaines ont pour seule référence : Biblio: internet, la « toile » où le meilleur côtoie le pire. Sont représentées 23 nationalités, parmi elles 56 Anglais, 46 Russes, 22 Américains, 16 Danois, 13 Français (pas toujours bien choisis, d’autres passés sous silence), 10 Écossais, 10 Norvégiens, 7 Suédois.

La bibliographie proposée n’est qu’une accumulation de 854 titres possède des doublons. A-t-elle seulement été puisée dans une ou plusieurs banque de données ? Elle n’a manifestement pas été établie sérieusement ni relue pour vérification, sinon bien mal. 76 références se rapportent aux pôles en général, 139 à l’Arctique, 113 à l’Antarctique, 281 sont des autobiographies, 245 des biographies. Quantité n’est pas qualité ; un choix intelligent eut été plus judicieux.

Malgré la prétention affichée (p. 4) le livre ne saurait s’adresser aux chercheurs et historiens, ceux-ci savent déjà remonter vers les sources d’informations fiables. L’un de ses rares intérêts réside dans les quarante-six biographies de Russes dont certaines sont absentes des publications usuelles anglo-saxonnes et surtout françaises ; toutefois, avant utilisation, faudra-t-il les considérer avec discernement.

INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

Michel d’Arcangues, mars 2002.

Séguier (Atlantica).

Broché, couverture illustrée, 16 x 24 cm, 9 cartes, bibliographie, 3 index (navires et aéronefs, personnes, toponymes), 704 pages.

ISBN : 2-84049-229-6.