ARKTOS, le mythe du pôle dans les sciences, le symbolisme et l’idéologie nazie

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Description

Ce livre n’est en rien une apologie du nazisme, autrement il n’aurait pas été évoqué dans ces colonnes.

Nous en avons appris la parution lors d’une conversation téléphonique avec un représentant du Grand Orient de France relative à une loge maçonnique, appelée L’Étoile Polaire, à laquelle appartenait le chanoine Alexandre Pingré. Astronome et bibliothécaire de Sainte Geneviève, en 1760, Pingré fut conduit par Marion-Dufresne à Rodriguez pour observer le passage de Vénus sur le soleil ; douze années plus tard, avec d’autres scientifiques, il soutint Kerguelen dans l’organisation de l’expédition du Roland et de l’Oiseau.

Du XVII° siècle à nos jours, des savants illustres tout comme des personnages souvent extravagants ont bâti des théories sur le thème polaire. À partir des théories les plus traditionnelles jusqu’aux plus délirantes, toutes sont ici exposées et analysées par un universitaire.

Le lecteur de la Lettre non versé dans l’occultisme et l’ésotérisme laissera de côté un certain nombre de pages plutôt ardues et s’attardera sur d’autres. Ainsi celles traitant de l’Âge d’or où, l’axe de la Terre étant vertical, les conditions équinoxiales dureraient toute l’année ; aux deux pôles, le ciel offrirait alors un aspect insolite puisque, en supposant que le paysage soit presque plat, le soleil là-bas ne se lèverait ni ne se coucherait, mais la moitié de son disque serait visible à tout moment, parcourant l’horizon une fois par jour. L’Hyperborée, le pays au-delà du vent du nord, le trou du pôle et la Terre creuse, chers à Edgar Poe et à Jules Verne, le vagabondage des pôles et l’Antarctique retiendront plutôt son attention.

Il n’est pas inintéressant de noter que, selon l’auteur, dans la genèse du mythe aryen sont impliqués de nombreux Français dont Buffon, Bailly, Court de Gébelin, Voltaire, le comte de Gobineau (Essai sur l’inégalité des races humaines), et l’auteur de… La vie de Jésus, Renan (qui plaçait les Aryens au sommet de la pyramide humaine et parle déjà de « reproduction sélective »), Guénon, Pauwels et Jean Mabire, auteur prolifique sur l’Allemagne, passionné des idéaux thuléens, qualifié de trop tendancieux pour être fiable. Cette opinion rejoint l’impression ressentie à la lecture de ses ouvrages Roald Amundsen (Glénat), Béring (Glénat), Les vikings à travers le monde (L’ancre de Marine), Ils ont rêvé des pôles (L’ancre de Marine) ; comment un auteur qui a déjà signé une centaine de livres peut-il être qualifié de sérieux?

Doit-on attribuer à l’auteur ou à la traduction un certain nombre de coquilles? L’opération Deep-Freeze de 1956 concerne l’Antarctique et non pas l’inexistant continent Arctique (p. 143) – Oslo, Helsinki, Tallin, et Saint Petersbourg se trouvent aux environs de 60° N et non du sixième parallèle (p. 146) – Chaque année des brise-glace ouvrent le passage du nord-est (route maritime du nord) et non pas celui du nord-ouest pour un important trafic maritime (p. 146) – Non respect des conventions d’écriture des noms géographiques – Inévitable erreur de traduction de penguin en pingouin- fautes d’orthographe diverses.

INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

Joscelyn Godwin.

Octobre 2000, Archè, Milano, distribution en France : Edidit SARL, 76 rue Quincampoix, 75003 Paris.

Broché, 17×23,8 cm, 27 illustrations N&B, 4 annexes (notes, bibliographie, index et table), 320 pages.

ISBN 88-7252-183-1.