ANTARCTIQUE. Le continent qui rendait fou. D’Aristote à Amundsen, 2 000 ans de quête

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Description

Dans cet ouvrage, l’auteur retrace l’histoire de l’« Antarctide », continent d’abord deviné, puis fantasmé, entr’aperçu, accosté, sublimé, objet d’héroïsme ou de folies et maintenant menacé. Pour ce faire, l’auteur passe en revue 2 000 ans de quête de ce continent depuis Aristote jusqu’à Amundsen et au-delà.

Pour chaque approche, il nous propose un choix de textes qu’il commente. Même si ce choix n’est pas très original, il permet de bien comprendre dans quel esprit et sous quelles influences chaque époque a vécu cette recherche de la Terra Australis Incognita. Il relève en particulier le rôle des cartographes, des grandes puissances de chaque époque, de l’Église, du commerce, de la science, des moyens maritimes, des techniques de protection contre le froid et de progression dans la neige. Le comportement des découvreurs est exploré. Les qualités et les défauts de chacun transparaissent à travers leurs écrits. Le caractère extrême de ces aventures les exacerbe parfois jusqu’à la déraison. Cependant, cette analyse manque de profondeur et d’originalité. Les récits d’exploration nous en apprennent plus que les commentaires de l’auteur.

L’auteur aborde ensuite le sujet original des « dernières folies antarctiques » dans lequel des rumeurs « complotistes » ont imaginé l’existence d’une base nazie cachée en Antarctique ou encore celle d’un monde intérieur à la Terre dont un accès serait situé au pôle Sud. Après une période de sagesse qui, après la deuxième guerre mondiale, a vu l’Antarctique comme une terre de paix avec la signature du Traité sur l’Antarctique suivie de celle du Protocole de Madrid et d’autres mesures de protection environnementales, apparaissent de nouvelles menaces liées à des velléités d’exploitation des richesses minières et à l’impact du réchauffement climatique.

Au total si cet ouvrage apporte peu d’informations nouvelles sur la découverte et l’exploration de l’« Antarctide », il ouvre cependant le lecteur à une comparaison des approches des nombreux découvreurs et explorateurs ainsi qu’à un début de réflexion sur l’avenir de ce continent.

Claude Bachelard

Dans ce livre, le mot Antarctide désigne l’ensemble constitué par le continent Antarctique et les mers alentour. Il s’appuie sur de nombreux extraits des récits de voyage des différents découvreurs et explorateurs de cette grande histoire dont il est question dans cet ouvrage.

Il nous emmène bien au-delà de la conquête du seul continent antarctique et c’est toute l’histoire des mers australes qu’il nous propose depuis les premiers navigateurs portugais du XVIe siècle jusqu’aux grands explorateurs comme Paulmier de Gonneville, Bouvet de Lozier, Bougainville, Cook, Kerguelen, Marion-Dufresne, Dumont d’Urville et bien d’autres qui ont écrit l’histoire des grandes découvertes. Cet ouvrage retrace donc depuis la Grèce antique, jusqu’à nos jours, la découverte puis la conquête de ce continent.

Il était déjà présent dans l’imagination des géographes grecs, appelé alors Antichtone, dont la fonction était d’équilibrer la masse des continents de l’hémisphère Nord sur notre terre déjà reconnue comme sphérique. Malheureusement, les connaissances acquises aux temps de l’antiquité grecque vont disparaître jusqu’au Moyen Âge. C’est seulement le Portugais Gil Eanes qui démontre, en 1434, que l’on peut franchir le cap Bojador et en revenir vivant. Mais même en 1488, lorsque Bartolomeu Dias reconnaît l’extrémité méridionale de l’Afrique, les frayeurs anciennes ne sont pas complètement oubliées.

Les expéditions de Christophe Colomb et de Magellan vont ensuite ouvrir la route des grandes découvertes et alimenter les esprits autour d’un certain continent austral avant que l’on découvre enfin l’Antarctique et que sa conquête soit entreprise. La première partie de ce livre consacrée à la découverte même des mers australes et du continent antarctique est particulièrement intéressante et bien documentée. En revanche, la seconde partie sur la conquête du continent est limitée au premier hivernage de De Gerlache à bord de la Belgica et à la course au pôle Sud à laquelle se sont livrés Shackleton, Scott et Amundsen. L’auteur y détaille les raisons du succès norvégien et les causes de l’échec anglais. Enfin, cette seconde partie propose des extraits des récits de voyage de plusieurs dizaines de pages bien trop longs pour un tel ouvrage.

Gilles Troispoux

INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

Par Dominique Le Brun 

Éditions Omnibus – Broché, couverture cartonnée, illustrée – avril 2017 – Format : 16,2 x 21,2 cm – 612 pages

ISBN : 978-2-258-14345-6