Gilles TROISPOUX : Mon voyage 1982
Depuis 2003, suite à une convention signée entre les TAAF et l’AMAEPF, un représentant de l’AMAEPF se rend chaque année dans les bases des îles australes lors d’une rotation du Marion Dufresne. En 2020, malgré les problèmes de la pandémie mondiale de Covid, c’est moi-même, Gilles Troispoux, qui suis chargé de représenter notre Amicale lors de la campagne OP4.
Je suis membre de l’AMAEPF depuis 1982 à la suite d’une campagne d’été pluri-disciplinaire qui s’est déroulée en février mars, sur le Marion Dufresne, à Crozet (MD 30). Je suis membre du conseil d’administration depuis 2016 et chargé de la mise en page de notre REVUE AUSTRALE ET POLAIRE.
Ma mission, en tant que représentant de l’Institut Géographique National, consistait à cartographier les îles Crozet qui, sur les cinq îles, ne possédaient qu’une seule carte régulière, celle de l’île de la Possession qui abrite la base Alfred Faure.
Les cinq îles de l’archipel se répartissent en deux groupes distants d’une centaine de kilomètres. Le groupe de l’est constitué de l’île de la Possession et de l’île de l’Est située en face de la base à une quinzaine de kilomètres. Le groupe de l’ouest est constitué des trois autres îles, l’île aux Cochons, les îlots des Apôtres et l’île des Pingouins.
Pour cette mission, nous étions deux de l’IGN, François Borel et moi-même, accompagnés par deux équipes de l’armée dotées de deux hélicoptères Alouette II pour réaliser des prises de vues aériennes.
Une Alouette II était équipée d’une chambre de prise de vues (en bas de la photo). Elle fut utilisée pour les photos prises à la verticale de l’île aux Cochons. Nous avons eu la chance, durant notre séjour d’une dizaine de jours sur l’île aux Cochons, de bénéficier d’une période d’ensoleillement exceptionnel de quelques heures pour réaliser la couverture complète de l’île à 2 000 mètres d’altitude.
Nous avons été débarqués une dizaine de jours sur l’île aux Cochons en compagnie de scientifiques, ornithologues, entomologistes, biologistes, géologues… Nous étions une vingtaine dans nos logement 5 étoiles.
À terre, nous disposions du JMR, considéré comme l’ancêtre du GPS. Pour déterminer notre position, il fallait enregistrer sur des cassettes durant trois jours les données des satellites de géopositionnement en changeant de cassette toutes les deux heures, même la nuit. Le calcul de la position se faisait ensuite en post traitement pour une précision de l’ordre de trois mètres.
L’île de l’Est
Ce fut ensuite un nouveau débarquement à l’île de l’Est, une île qui culmine à plus de mille mètres et recouverte en quasi permanence par un nuage orographique qui nous a empêché de prendre des photos aériennes et de mener à bien notre travail de cartographie. À ce jour, l’île de l’Est n’est toujours pas dotée d’une cartographie régulière.
À l’issue de cette période, nous avons réussi à cartographier les trois îles du groupe de l’ouest des Crozet. Ce qui a permis d’éditer la carte ci-dessous.