MARIN-MARIE, 1901-1987, peintre et navigateur

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Description

Marin-Marie, de son patronyme Marin-Marie Paul Emmanuel Durand-Couppel de Saint-Front, du nom de la petite bourgade proche de Domfront où la famille avait ses racines, est né le troisième d’une famille de quatre garçons. Sa mère, dessinatrice et aquarelliste de talent s’occupe de l’éducation artistique de ses enfants. Son père, juriste de formation et éleveur de profession, est surtout passionné de navigation depuis son plus jeune âge ; il acquiert successivement plusieurs bateaux sur lesquels ses fils font leur apprentissage. En 1908 il loue pour l’été une petite maison à Chausey, où la famille reviendra tous les ans après en être devenue propriétaire, et qui restera la maison de Marin-Marie, son point d’attache essentiel tout au long de sa vie. Les études des quatre frères en Angleterre sont interrompues par le décès prématuré de leur mère. Marin-Marie achève sa scolarité à Saint-Brieuc puis fait des études de droit à Rennes en suivant parallèlement les cours du soir à l’école des Beaux-Arts de Rennes ; il commence à exposer.

À 24 ans, Marin-Marie fait son service militaire dans la Marine. Il se porte volontaire sur le Pourquoi Pas ?, comme soutier, seul poste de l’équipage de Charcot pour lequel aucun brevet de marine n’est exigé. Le bateau s’apprête à appareiller de Cherbourg, pour aller à la recherche de l’explorateur Amundsen, porté disparu sur la banquise lors de son raid vers le pôle Nord avec deux hydravions. Le Norvégien et son équipe s’étant dépannés eux-mêmes, le Pourquoi Pas ? va au Scoresby Sund secourir l’expédition danoise dirigée par Bjerring-Petersen dont on était sans nouvelle à la suite de son décès : lui seul connaissant l’alphabet morse ses hommes ne pouvaient plus correspondre avec la station de Jan Mayen. Ayant observé les aptitudes à la manœuvre de Marin-Marie, Charcot l’emploie bientôt comme matelot, puis gabier et patron de baleinière. De retour en France, il obtient son brevet de gabier et, pendant l’hiver 1925-1926, reste à Saint-Servan comme gardien à bord du Pourquoi Pas ?. Seul à bord, il dessine et dévore l’abondante bibliothèque, découvre les récits des plus illustres navigateurs.

En 1926, une deuxième campagne sur le Pourquoi Pas ? l’emmène aux îles Féroé, au Groenland et à Jan Mayen, comme gabier breveté et patron du canot. Outre l’expérience de navigation acquise, Marin-Marie fait connaissance d’hommes intéressants, des scientifiques, et du peintre de la Marine Pierre Le Comte. Il tourne un film que le commandant utilisera lors de ses conférences, ramène une quinzaine de carnets de dessins et croquis qui lui permettront de réaliser de magnifiques tableaux.

Plaisancier, skipper en régates, dans le sillage d’Alain Gerbault il effectue en 1933 et 1936 deux traversées en solitaire de l’Atlantique, expérimentant durant la première un système de pilote automatique qui a fait école, démontrant lors de la seconde la fiabilité du moteur diesel pour les plaisanciers.

Dès 1923 il expose à Paris, aux côtés de Gervèse, Foujita et Utrillo. Il poursuivra ce parcours dans les meilleures galeries tout en participant aux Salons des Beaux-Arts de la Mer. En 1935 il est nommé Peintre de la Marine à titre provisoire puis Peintre titulaire en 1953. Il est l’un des rares à avoir été en contact avec tous les milieux maritimes, des pêcheurs à l’amiral, et à avoir pratiqué toutes les marines.

En présentant plus d’une centaine de ses œuvres à Saint-Briac-sur-mer d’abord (du 12/07 au 24/08/2003) puis à Caen (du 18/10 au 30/12 de la même année) c’est un hommage de caractère national qui a été rendu au marin et à l’artiste. Ses principales œuvres ont été accompagnées de maquettes historiques des quatre marines : Marine nationale, Marine marchande, pêche côtière et hauturière, grande plaisance.

Avant de nous offrir la reproduction en couleurs de 53 œuvres picturales, illustré de nombreux dessins et photos, le texte de Romane Petroff présente quatre facettes de ce grand artiste : L’enfant de Chausey – Le navigateur – L’écrivain – Le peintre.

INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

Romane Petroff.

Juillet 2003, Librairie ancienne des Trois Islets (7 rue du Vieux Clocher, 35800 Saint-Briac-sur-mer), broché, 26,5 x 23,5 cm, 96 reproductions dont 43 en N&B, les autres en couleurs, 96 P

ISBN 2-9519579-1-2.