HISTOIRE D’UNE SURVIE – L’expédition Schackleton en Antarctique 1914-1917
HISTOIRE D’UNE SURVIE – L’expédition Schackleton en Antarctique 1914-1917
Prix : 49,50€
Description
Pour ceux qui ne les connaissaient déjà, à l’occasion de la publication du livre de Caroline Alexander Les survivants de l’Antarctique, l’odyssée Shackleton, nous avions souligné la qualité exceptionnelle des photographies de Frank Hurley (Lettre N°45, p. 35, 36) et le massacre auquel s’était livré le maquettiste. Ceci peut être oublié grâce au magnifique ouvrage proposé par les Éditions du Chêne, oeuvre de vrais professionnels amoureux du bel ouvrage.
L’expédition antarctique conduite de 1914 à 1917 par Sir Ernest Shackleton représente, avec celle de Sir Douglas Mawson en 1912-1913, l’une des plus grandes prouesses de l’endurance humaine dont Hurley sut traduire l’atmosphère par les images réalisées tout au long de l’aventure. Œuvre de photo journalisme accomplie dans des conditions extrêmes et hostiles, elle témoigne d’une lutte de la vie contre la mort dans des paysages grandioses.
Au début de l’été 1914 l’Endurance quitte l’Angleterre avec pour dessein la traversée de l’Antarctique via le pôle. Cinq mois plus tard, en mer de Weddell, le navire est pris dans les glaces qui finissent par le broyer. Pendant cinq mois les hommes campent sur la banquise puis parviennent à rallier l’île Éléphant. L’îlot ne leur offrant guère de chances de salut, Shackleton et cinq volontaires partent avec le James Caird pour la Géorgie du Sud. Après 850 milles sur une mer souvent déchaînée, ils atterrissent sur sa côte sud. Avec deux compagnons le chef d’expédition réussit un nouvel exploit : la première traversée de cette île montagneuse, pour atteindre la station baleinière de Grytviken d’où ils organisent les secours. Tous sont sauvés trois mois et trois tentatives avortées plus tard.
Frank Hurley a réussi à photographier l’essentiel de cette odyssée, à sauver une grande partie de ces images. Histoire d’une survie est le premier livre à présenter la totalité des 400 photographies encore existantes, dont de magnifiques images en couleurs, jamais publiées, provenant des archives de la Royal Geographical Society à Londres, de la State Library of New South Wales à Sydney et du Scott Polar Research Institute à Cambridge (U.K.). Elles sont accompagnées d’extraits du journal de bord de Hurley, d’un chapitre relatant l’expédition, d’une biographie et d’un texte décrivant matériel et techniques photographiques employés. 195 photographies sont offertes en grand format au chapitre 3 (Portfolio), reprises et complétées par une galerie riche de 426 tirages (chap. 6). La taille du livre évite les doubles pages, à l’exception de trois vues dont deux panoramiques, toutes retrouvées sans coupure au sixième chapitre.
Trente deux plaques en couleur Paget ont survécu à l’expédition. Elles témoignent des avancées photographiques de l’époque. Le procédé était inspiré de la plaque à réseau Autochrome mis au point par Louis Lumière. Une mosaïque de grains microscopiques transparents de fécule de pomme de terre étaient colorés en rouge, vert et bleu-violet, chaque grain jouant le rôle de filtre coloré. Les grains étaient étendus en une seule couche sur une plaque de verre, les interstices comblés avec de la poudre de charbon. La mosaïque était alors recouverte d’un émulsion panchromatique, la plaque obtenue exposée le plus près possible de l’objectif. L’image était développée et inversée par réexposition à la lumière pour obtenir un positif.
Si un trio de coquilles altérant bien peu l’ensemble peut être passé sous silence, il faut toutefois signaler un zéro de trop à un iceberg de 600 mètres de hauteur (p. 75 en bas et p. 249 en haut à gauche), une même barrière de glace haute de 300 mètres (p. 181) puis de 30 mètres (p. 251), suggérer de substituer quelques mots à d’autres et apporter quelques précisions : Les gorfous à joues blanches sont des gorfous de Schlegel (p. 40 et 320) – Lire un ciel noir et une coque blanchie de givre au lieu de un ciel blanc et une coque blanche enveloppée de givre (p. 234) – Remplacer treuillage par halage (p. 117 et 296), jeunes phoques par jeunes éléphants de mer (p. 309 en haut à droite et p. 311 en bas à droite) – Ajouter et Chionis après manchots à jugulaire (p. 316 en haut à gauche) et de Weddell après deux phoques (p. 267, au milieu en haut) – Préciser phoque crabier (p. 286 en bas à gauche) et manchots royaux (p. 316, au milieu en haut) – Adjoindre en noir et blanc après les trois plaques couleurs Paget figurent aussi… (p. 320).
Ces quelques remarques faites, gageons que le livre, dont l’édition originale est londonienne, fera date dans la littérature polaire. Tout lecteur qui aurait connaissance d’autres photographies de Frank Hurley sur cette expédition doit se faire connaître auprès des auteurs, lesquels lui réserveront le meilleur accueil.
INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES
Photographies de Frank Hurley, textes de Michael Gray, Shane Murphy, Gael Newton, Joanna Wright.
Octobre 2002, Éditions du Chêne (Paris).
Relié sous jaquette illustrée, 31,3 x 29,8 cm à l’italienne, 695 photographies dont 41 en couleurs, 2 annexes (chronologie de F, Hurley et bibliographie), 320 pages.
ISBN 284 277449-3.