CARNETS DE VOYAGES DES PEINTRES DE LA MARINE
CARNETS DE VOYAGES DES PEINTRES DE LA MARINE
Prix : 30,00€
Description
L’officier de marine observateur et le peintre voyageur furent longtemps des informateurs naturels, des correspondants de presse, en un temps au rythme lent, où les journaux ne dépêchaient pas des envoyés spéciaux couvrir l’actualité.
Exception culturelle française qui a fait récemment quelques adeptes à l’étranger, le corps des Peintres de la Marine perdure depuis près de deux siècles, à travers quelques amendements périodiques de ses statuts. L’âge d’or de ces peintres voyageurs est encadré de deux décennies particulièrement inventives : les années 1770, qui virent s’ouvrir les grands voyages d’exploration vers le Pacifique, les années 1970 qui virent la banalisation du transport aérien. Le corps comprend aujourd’hui vingt peintres agréés, nommés pour trois ans renouvelables, et une vingtaine de peintres titulaires. Ils ont le privilège traditionnel de faire suivre leur signature d’une ancre de marine, peuvent maintenant être aussi sculpteurs, graveurs ou photographes. Lorsqu’ils embarquent en mission ils portent un uniforme d’officier sans galons. Ils ne doivent rien à l’État, sinon leur participation au Salon de la Marine ; ils n’en reçoivent rien sinon le privilège exceptionnel d’être admis à bord des bâtiments de guerre, où qu’ils soient autour du monde.
Malgré l’évolution des images, l’objectif du photographe n’a pas éliminé l’oeil du peintre. L’artiste reste un témoin sensible, irremplaçable par son travail méthodique d’analyse et de compréhension du sujet, cela par sa capacité de synthèse et de transmission des paramètres essentiels au spectateur. Le peintre au long cours a conservé son plein emploi à l’ère du tout numérique.
Président de l’Académie de marine, ancien directeur du Musée de la marine (Paris), commandant le Doudart de Lagrée en mission aux Kerguelen durant l’hiver austral 1978, le contre-amiral Bellec est lui-même peintre titulaire de la Marine. Auteur de nombreux ouvrages, il évoque ici les relations esthétiques et affectives que les peintres de la Marine entretiennent avec les paysages et les cultures qu’ils rencontrent.
Les membres de notre association trouveront bien court le quatrième chapitre de la cinquième et dernière partie de l’ouvrage : Les peintres qui venaient du froid. Pour les régions australes sont rappelées les expéditions de Marion Dufresne avec son second Crozet, de Kerguelen puis de Dumont d’Urville avec le peintre Eugène-Auguste Goupil au décès duquel succéda Louis Le Breton d’abord engagé comme aide chirurgien. Un peu plus de soixante années après aucun artiste n’est présent lorsque Charcot séjourne à deux reprises en péninsule Antarctique ; il faut attendre encore presque un demi-siècle pour que deux futurs peintres de la Marine fréquentent les eaux antarctiques : Max Douguet et Luc-Marie Bayle. Après la création des TAAF, seuls deux artistes contemporains sont cités comme s’étant rendus dans le territoire : Christiane Rosset et Serge Marko, énumération bien restrictive sur laquelle il serait bon de revenir ultérieurement.
L’approche picturale du Groenland et du pack arctique est limitée aux voyages du Pourquoi Pas?. Selon l’auteur cinq peintres y ont accompagné Charcot, dont quatre seulement sont cités : Pierre Leconte (de 1921 à 1928), René Yves Creston (en 1922 et 1933), Marin-Marie (en 1925-1926), Jean Badeuil (en 1936). Manquent le nom du cinquième personnage, ceux oubliés par F. Bellec, tels Meg Charcot (née Marguerite Cléry, seconde épouse du commandant), Ph. Wallet (Groenland, 1929), Louis Montagné (Groenland, 1931). D’autres peintres ont représenté le Français et le Pourquoi Pas ?, limitons nous à Gustave Alaux (peintre de la Marine) et à Alexandre Nozal. Né en 1852, décédé en 1929, ce dernier ne doit pas être confondu avec son homonyme, officier élève de la marine marchande engagé comme matelot lors de la croisière antarctique du Pourquoi Pas ? de 1908-1910.
Les dimensions des oeuvres ne sont malheureusement jamais signalées et, une fois encore, Madame Dumont d’Urville se voit prénommée Adélie et non point Adèle (p. 122 et 138).
Ces regrets ne doivent en rien vous détourner de la lecture de ce livre dont les textes et les reproductions souvent très belles vous transporteront un peu partout sur la Terre et ses océans.
INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES
François Bellec.
Octobre 2002, Éditions Ouest-France (Rennes), relié avec jaquette illustrée, 24 x 31 cm, environ 310 oeuvres présentées dont 80 % en couleurs, index des noms, 144 pages.
ISBN 2-7373-3087-4.