L’APPEL DU NORD
L’APPEL DU NORD
Prix : 45,00€
Description
A l’automne dernier, les Éditions de La Martinière, bien connues pour la qualité suivie de leurs productions, ont publié un joli livre d’images, L’appel du nord, sélection de photographies prises et commentées par un homme auquel de nombreuses colonnes de la Lettre ont déjà été consacrées, inutile donc de trop s’attarder (cf. N°47, pp.47-48 – N° 49, pp. 39-40 et 41-42).
Souvenirs de voyages glanés au cours d’un demi-siècle, documents journalistiques, reportages dignes de Geo, du National Geographic et d’autres revues du même acabit. Tout cela, rien que cela, mais sûrement pas, à en croire le sous-titre, Ethnophotographie des Inuit du Groenland à la Sibérie . En effet rien de nouveau ou de bien sérieux qui, d’une façon ou d’une autre, n’ait déjà été publié par de vrais spécialistes ou celui qui, tour à tour et selon les médias auxquels il se livre, se présente comme éboulologue, géomorphologue, cartographe, anthropogéographe, ethnohistorien et maintenant ethnophotographe ; j’en oublie sûrement. Le cumul de ces fonctions diverses fait que depuis longtemps déjà ce « polyspécialiste » ne compte plus guère dans les milieux scientifiques et les cercles académiques, mais réussit encore à faire illusion par son invraisemblable aplomb et un style qui se veut flamboyant par de multiples emprunts ou références à la mythologie, l’usage immodéré de citations d’auteurs les plus divers, y compris lui-même, de vocables affectés dont l’association avec des mots usuels rend parfois la compréhension hermétique.
Ving six petits textes totalisant une vingtaine de pages précèdent les images. L’auteur y justifie son cheminement, s’expose, parfois sans pudeur ou la crainte de générer un sourire de fausse commisération, expose ses idées, déjà connues par le biais de publications diverses chez d’autres éditeurs. Les sous-entendus ou certaines affirmations peuvent entraîner le lecteur à de fausses conclusions : ainsi, ayant appris (p. 7) que le potache a préparé à Henri IV le concours de l’École normale supérieure de la rue d’Ulm, vous chercherez en vain son nom dans l’annuaire de cette vénérable institution – La première expédition russo-française vers l’allée des Baleines (p. 309), dénommée expédition soviéto-française 19 pages plus loin, depuis la Révolution d’octobre, la première expédition internationale en Tchoukotka (…) je la dirige... et cætera (p. 310). Or, selon le compte-rendu reçu de Russie, elle a été conduite par Sergueï A. Kessel de l’Institut scientifique de l’Arctique et de l’Antarctique, mieux vaut passer sous silence ses commentaires sur la participation française. Cette expédition m’a permis aussi de découvrir l’admirable camaraderie de mes collègues russes… pourtant, quelques lignes plus haut: il y avait deux KGB (parmi les onze participants russes, N.D.L.R.) que je n’ai pu identifier. J’ai subi les agressions de ce régime, les délations publiques, jusqu’à Leningrad et… Paris. La délation diffamatoire des goujats… (p.331). Si entrent aussi dans cette catégorie ceux qui refusent de tout gober sans sourciller, je revendique d’en être.
INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES
Jean Malaurie. Septembre 2001, Éditions de La Martinière, Paris.
Relié toile sous jaquette illustrée, 27 x 34 cm, 258 photographies dont une dizaine en N & B, les autres en couleurs, 7 cartes, 25 notices biographiques, bibliographie, index, 352 pages.
ISBN 2-7324-2667-9.