PEUPLES DE SIBERIE.

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Description

…C’est la photographie d’une femme orotche de la fin du 19° siècle qui m’a appelée à prendre la route vers les peuples autochtones de Sibérie. Depuis 1996, j’ai réalisé plusieurs voyages qui m’ont conduite du détroit de Béring au Kamtchatka, de la presqu’île du Yamal jusqu’aux abords des frontières de la Mongolie et de la Chine, près du lac Baïkal et sur les rives du fleuve Amour.

…À Sireniki, un chasseur yuit me quitte sur ces mots: « Nous sommes prisonniers sur nos propres terres. Je vous en supplie, parlez de nous, car pour nous, le silence est pire que la mort ».

… À l’heure où l’ONU a proclamé la Décennie Internationale des peuples autochtones, il me semble important de faire connaître ces hommes dont l’existence est particulièrement menacée, notamment par la découverte d’importants gisements de gaz et de pétrole au nord, ou par le déboisement massif et la pollution des terres et des eaux au sud de leurs territoires.

Mission remplie par les admirables photographies exposées; elles perdent malheureusement une grande partie de leurs qualités dans ce catalogue au format trop réduit, où la moitié des tirages sont « cassés » par le tirage en doubles pages. Il y avait pourtant matière à un bien bel album! Quant à la vingtaine de petits textes de J.P. Thibaudat, journaliste, écrivain, correspondant à Moscou pour le journal Libération, regoupés en quatre parties ils sont d’un intérêt très inégal et laissent une impression de disparate. Le glossaire qui suit le trop court texte d’A-V. Charrin, responsable des études sibériennes à l’INALCO, donne en cinq rubriques (nombre, situation géographique, mode de vie, religion, langue) des renseignements concis et précis sur 23 peuples sibériens.

(L’existence de trois autres ouvrages sur la Sibérie mérite d’être rappelée: L’exploration de la Sibérie, par Y Gauthier et A. Garcia, Actes Sud/Terre d’Aventure (1996), 168 FF – Les Sibériens de Russie et d’Asie, une vie, deux mondes, ouvrage collectif sous la direction d’Anne-Victoire Charrin, Editions Autrement-Série Monde-HS, n° 18, 1994, 110 FF – Transsibéries, Editions Autrement-Collection Monde-HS n°16, épuisé)

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Grand Nord- Grand large, GNGL pour les initiés, amateurs de trekking et d’éco-tourisme en régions polaires. Bien connue d’anciens des TAAF (plusieurs d’entre eux y sont ou y ont été guides-accompagnateurs) cette agence de voyages (15 rue du Cardinal Lemoine, 75005 Paris) a lancé en 1994, avec DMI Edition, la collection GNGL Travel book , dirigée par Jean-Luc Albouy et Gérard Bodineau. Série qui n’est n’est pas sans rappeler Lonely planet-travel survival kit , d’origine australienne, mais est publiée en français malgré son nom british,. DMI ayant disparu GNGL est maintenant éditeur à part entière.

Pour mémoire, rappellons les trois premiers titres parus :

SPITZBERG, l’archipel du Svalbard.Gérard Bodineau, 1994, GNGL-DMI, broché, 12,7×17 cm, 48 photos N&B, 42 en couleurs, 26 figures dont 17 cartes et plans, 158 p. 130 FF franco, ISBN 2-84022-006-7.

GROENLAND, Kalaallit Nunaat. Ouvr. coll., 1995, GNGL-DMI, broché, 12,7x 17 cm, 137 photos N&B, 17 en couleurs, 67 cartes et plans, 24 schémas et graphiques, 74 figures dont 54 pour la faune et 19 pour la flore, 286 pages. 150 FF franco, ISBN 2-84022-010-5, ISSN 1257-9491.

TERRES AUSTRALES, péninsule Antarctique et Terre de feu. Marie Foucard, 1995, GNGL-DMI, broché, 12,7×17 cm, 74 photos N&B, 34 en couleurs, 41 cartes et plans, 13 schémas et graphiques, 40 figures dont 31 pour la faune et 9 pour la flore, 190 pages. 150 FF franco, ISBN 2-84022-009-1, ISSN 1257-9491.

Au trio initial s’en ajoute maintenant un quatrième sans équivalent à notre connaissance, aussi original qu’ ambitieux:

FAUNE & FLORE du Grand Nord. Ouvr. coll., 1999, GNGL Productions, broché, 12,7×17 cm, 145 photos N&B, 107 en couleurs, 2 cartes, 523 figures dont 58 en pleine page, 638 pages. 200 FF franco, ISBN 2-913623-01-8, ISSN 1257-9491.

À lui seul ce guide totalise autant de pages que les trois précédents réunis mais en diffère totalement par le thème puisqu’il s’agit de la réunion originale d’une faune et d’une flore. En fait il est la juxtaposition de cinq opuscules d’importances très variables selon les thèmes abordés : arthropodes (16 p.), poissons (66 p.), oiseaux (154 p.), mammifères (232 p.) , flore (125 p.). Les figures sont dues à cinq illustrateurs différents d’où un certain manque d’uniformité, inévitable si l’on considère la diversité des embranchements, classes, ordres, familles, genres et espèces considérés. Elles sont parfois meilleures que celles présentes dans les autres guides de la collection. Lexique, index et bibliographie sont communs à l’ensemble.

Un tel ouvrage ne pouvait être exhaustif, il y a évidemment bien des manques, mais il n’en demeure pas moins indispensable aux amoureux du grand nord, mettant à leur disposition, sous forme pratique, une moisson de données jamais réunies, parfois difficiles d’accès aux non spécialistes.

Cette collection, devenue Guides Grand Nord, est maintenant complétée de livres au format 21,5×25 cm, GNGL Productions, comportant à ce jour deux titres  signé l’un de J.B Charcot, l’autre de P. Carnac. Nous reviendrons plus loin sur le premier, réédition préparée sous la direction de Rémy Marion. Quant au second, il s’agit de:

Il y a mille ans… ERIC LE ROUGE. Pierre Carnac, GNGL Productions, 1999.

Broché, 21,5×25 cm, 2 photos N&B, 26 figures, 11 cartes, bibliographie, 140 pages. 140 FF franco, ISBN 2-913623-03-4.

Il s’agit là d’un récit et non d’un livre d’histoire, même s’il serre de près la vérité historique autant qu’on la connaisse, encore moins d’une nouvelle édition des sagas d’Eric le Rouge, des Groenlandais ou du Dit des Groenlandais. Enrichie d’illustrations tirées de l’Historia de gentibus septentrionibus d’Olaus Magnus (1555), l’iconographie complète le texte, apportant des informations sur les navigations sub-arctiques, bateaux, instrument d’orientation et habitat des Vikings. Bien que certaines phrases soient trop longues (4, 5 et même 6 lignes), la lecture est aisée, ternie toutefois à quinze reprises par l’emploi de termes et/ou expressions familiers voire triviaux qui n’apportent aucun plus. Étonnant sous la plume d’un docteur ès lettres et sciences humaines, docteur en Histoire, historien des sciences et des techniques…

Dans la bibliographie, 24 références sont citées mais, à sept reprises, les éditeurs ne sont pas mentionnés, d’autant plus regrettable que dans tous les cas il s’agit d’ouvrages publiés à l’étranger. N’y figure pas le très intéressant Atlas des Vikings 789-1100 de John Haywood, traduit en français et publié par les éditions Autrement dans la collection Atlas/Mémoires (ISBN 2-86260-569-7). Deux grands absents aussi: Régis Boyer et Jean Renaud dont les nombreux ouvrages ou rééditions commentées constituent l’essentiel des publications contemporaines françaises sur le sujet.

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À plusieurs reprises déjà nous avons attiré votre attention sur les collections Monde et Nature extrême des éditions Autrement (17 rue du Louvre,75001 Paris). À la présentation de Taïga-Toundra  faite dans la Lettre N°45 (cf. p.34-35) méritent d’ être ajoutés trois autres titres:

PATAGONIE, une tempête d’imaginaire, coll. Monde, HS N°94, mai 1996, 226 pages. 120 FF, ISBN 2-86260-613-8, encore disponible.

BANQUISES, les Inuit et l’infini arctique. coll. Monde/série Nature extrême, HS N° 113, mars 1999, 183 pages. 120 FF, ISBN 2-86260-682-9.

BALEINES, un enjeu écologique, Coll. Monde/série Nature extrême, HS N° 115, mai 1999, 128 pages. 98 FF, ISBN 2-86260-683-7.

Si le premier volume regroupe une quinzaine d’articles, les deux autres n’en comprennent que trois, comme tous ceux de la série Nature extrême.

Dans Banquises, après une  revue très classique des divers types de glaces de mer, Madeleine Griselin évoque les stations scientifiques norvégienne et française du Spitsberg, à Ny Aalesund et à la baie du Roi, puis la vie itinérante d’une expédition sur le pack, à partir de son expérience personnelle. Faut-il rappeler qu’elle était l’instigatrice de l’expédition Huit femmes pour un pôle dont le récit, préfacé par Jean Rivolier, a été publié en 1988 par Albin Michel?

L’article suivant, signé Douglas Nakashima, Sources de chaleur sur la banquise, plumes d’oiseau et sang de phoque chez les inuit des îles Belcher, est plus marquant. Malgré leur sédentarisation dans les années 60, les Qikirtamiut des îles Belcher restent tributaires de leurs activités de pêche, de chasse et de cueillette qui jouent encore un rôle majeur dans leur vie sociale et économique. À chaque saison, son activité. Lorsque les îles sont prises dans la glace, que les vents du nord-ouest soufflent, les chasseurs, vêtus de peaux d’oiseaux, partent à la rencontre du phoque. De son sang et de sa chair ils retirent chaleur et force vitale.

Du troisième article, L’appel de la banquise, nous ne dirons rien, basé sur une série d’emprunts à des textes bien connus de Buliard, Duchaussois, Gabus, London, Malaurie, PEVet  Sachot, agacé aussi par les références incessantes de l’auteur à lui même.

Dans le dernier ouvrage, Que savons-nous des baleines? par Anne Collet, directrice du Centre de recherches sur les mammifères marins de La Rochelle, est suivi de L’impact de la pêche à la baleine dans l’Arctique avant 1915 du Canadien Gillies Ross  puis de La chasse à la baleine chez les Inuit de l’Arctique canadien par Bernard Saladin d’Anglure.

L’intérêt certain que l’on doit porter à ces diverses publications est un peu gâté par la faiblesse des bibliographies générales proposées dans la série Nature extrême, l’impression de fourre-tout qui s’en dégage, les curieux classements proposés. Si dans la bibliographie de glaciologie.est cité à juste titre le Traité de glaciologie de Lliboutry, alors qu’y manquent, entre autres, la Nomenclature des glaces (Organisation Météorologique Mondiale) et Les glaces polaires (Roland Souchez, 1988, Editions de l’Université de Bruxelles ISBN 2-8004-0939-8),.que viennent y faire les sept autres références dont une vidéo, les récits de Léonie d’Aunet, Griselin, Péguy, Zucarelli et le guide Spitzberg de GNGL?

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Accompagnateur et concepteur de voyages, iconographe, conférencier, conseiller technique, photographe et auteur d’articles pour la presse, écrivain… autant de spécialités affichées par Rémy Marion. Autant dire qu’il ne peut exceller dans toutes et que ses divers ouvrages sont, pour l’essentiel, fruits d’emprunts et compilations divers. Les deux derniers ont malheureusement mûri trop vite; c’est grand dommage.

INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

Photos de Claudine Doury, textes de Jean-Pierre Thibaudat et Anne-Victoire CHARRIN.

Avril 1999, Seuil, broché, 18×23 cm, 58 photos N&B dont 29 en doubles-pages + une dizaine de petites illustrations, 1 carte, 1 glossaire,144 pages.

ISBN 2-02-037225-8.