la Baleine dans tous ses États
la Baleine dans tous ses États
Prix : 17,50€
Description
François Garde, qui fut administrateur supérieur des TAAF pendant plusieurs années, a gardé un souvenir tellement frappant de ces îles, qu’il les fait réapparaître dans chacun de ses ouvrages, même si ce n’est que par la bande.
D’autres ont laissé des descriptions et des récits toujours curieux, lui tente de nous faire comprendre en quoi son univers intérieur s’en est trouvé transformé. Cet ouvrage-ci comporte 43 chapitres, aucunement reliés les uns aux autres, mais dont la baleine est le sujet commun !
Histoire de Jonas et la baleine, – cadavres de baleines échouées sur une plage, – recette gastronomique islandaise pour manger de la baleine, – critique ironique de Melville et de son célèbre ouvrage Moby Dick, – usines baleinières désaffectées… Nous y voilà : un long chapitre, au milieu de l’ouvrage, est consacré à Port-Jeanne-d’Arc, cette station baleinière norvégienne installée il y a une centaine d’années au fond du golfe abrité du Morbihan aux Kerguelen, et maintenant en ruines. Port-Jeanne-d’Arc est un lieu véritablement émouvant. François Garde raconte d’abord l’histoire de cette implantation norvégienne puis française, qui ne fut pas un succès. Il décrit le paysage, l’accès difficile au milieu des nombreux îlots du golfe, le vent qui arrache tout et qui semble venir de partout : déjà, l’écrivain Jean-Paul Kauffmann avait évoqué le vent violent, assourdissant et plein de caprices incompréhensibles.
François Garde nous fait errer avec lui à travers les bâtiments où subsistent des traces des occupations laborieuses des Norvégiens, avec lui nous méditons sur les tombes quasi anonymes de quelques dizaines de chasseurs baleiniers arrivés ici pour des chasses devenues assez vite illusoires. La plus grande mélancolie règne maintenant sur ces lieux, témoins de rêves insensés, d’efforts surhumains et de déceptions immenses. L’auteur appelle cette mélancolie « sérénité » : peut-être, mais semblable à celle de l’Écclésiaste pour qui tout est vanité. Jamais les fondateurs de cette usine n’ont pensé aux baleines : ils les ont pourchassées presque jusqu’au bout du
monde, ils les ont presque exterminées, et les survivantes se sont enfuies encore plus loin. François Garde conclut : « Je croyais contempler un monastère, et je découvrais une scène de crimes ».
INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES
par François Garde – Paris, Gallimard, févr. 2015 – 210 p., 14 x 19,5 cm, broché,
ISBN 978-2-07-014865-3