Voyage aux îles de la désolation

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Description

Février 2010, l’auteur reçoit une proposition inespérée de participer à l’une des rotations du Marion Dufresne, occasion pour lui de concrétiser les rêves de voyages entretenus depuis ses lectures d’enfant. Départ toutes affaires cessantes pour embarquer à l’île de la Réunion.

Arrivé à bord, le dessin se révèle un sésame idéal pour faire connaissance : du capitaine à l’équipage malgache, ainsi que des différentes catégories de passagers, du directeur de l’IPEV aux contractuels réunionnais. Après un détour vers l’île de Tromelin, et l’évocation du drame qui s’y déroula au XVIIIe siècle, c’est au soir du cinquième jour, enfin le grand départ vers les solitudes australes. Une fois amarinés beaucoup se retrouvent sur le pont où le dessin se confirme un excellent agent de convivialité. Le temps s’écoule ponctué par les repas, les conférences et les conversations qui se prolongent autour du bar. Les dix jours suivants représentent le temps fort du voyage avec le passage à Crozet et Kerguelen aux communautés apparemment bien différentes, très unie dans l’une, plus complexe et fragile dans l’autre, mais pourtant si semblables car dominées par la météo maître tout-puissant et capricieux qui perturbe souvent les opérations professionnelles comme les projets personnels ! Comment dessiner et peindre sous la pluie et le vent qui emportent le matériel, comment saisir les nuances de la lumière qui change à chaque instant ? Comment comprendre cet environnement, paysages et animaux, qui ne se donne que dans la durée ? Il faudrait plus de temps au voyageur qui ne fait que passer et ressent un sentiment de frustration durable s’installer. L’escale à Kerguelen est l’occasion de rappeler en quelques pages la découverte de l’archipel en 1772 et d’illustrer ce qui fut l’activité de Port Jeanne d’Arc il y a une centaine d’années. La venue à bord des hivernants en fin de séjour modifie l’atmosphère du forum et les nouvelles rencontres entraînent des conversations parfois polémiques, entre autres à propos du problème de ravitaillement en produits frais alors qu’est entrée en vigueur l’éradication maximale des espèces introduites. Mais au départ, le passage au pied de l’Arche et une aurore australe les gratifient d’un superbe cadeau. Déjà le retour est amorcé, après un court arrêt à Saint-Paul, réserve naturelle, île désormais interdite, théâtre d’une tragédie à la fin des années 1920, il ne reste plus que l’île Amsterdam à visiter, île mystérieuse, mais trop semblable à la Bretagne. C’est pourtant là, sur la terrasse d’une cabane isolée, en compagnie de quelques vétérans de

Crozet, que l’auteur passa la plus belle journée de son voyage. Tout au long du parcours, l’auteur s’est initié, un peu surpris, aux différents rituels adoptés dans les TAAF tels que le traitement du courrier ou le langage ésotérique si particulier, mais gage de connivence et de cohésion pour ces groupes isolés. Enfin, quelques pages avant de terminer son album fin octobre 2010, E. Lepage rend hommage aux quatre hommes décédés lors de l’accident d’hélicoptère en Terre Adélie. Pour illustrer son texte et lui donner vie, portraits, paysages ou animaux, représentations de faits passés ou narration sur le vif, Emmanuel Lepage a utilisé différentes techniques telles qu’aquarelles, lavis et crayonnés en noir et blanc ou en couleurs.

N.B. Page 69, un sismographe est un appareil destiné à enregistrer les ondes sismiques utilisé par un sismologue. Page 118, la chapelle de Kerguelen devrait être appelée Notre-Dame du Vent et non Notre-Dame des Vents (cf. Lettre 34, p. 32).

INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

Emmanuel Lepage 

Éditions Futuropolis – relié, couverture illustrée – mars 2011 – 23,5 x 33,5 cm – 160 pages –

ISBN : 9-782754-804240.