Le géomètre dans la souille !...

C'était par une nuit sans lune; la lumière éclairant la souille par un hasard malencontreux venait de s'éteindre. Le géomètre, après une journée chargée et sa traditionnelle raclée au baby-foot, prenait le chemin de sa chambre, la conscience tranquille du devoir accompli.

Restait la souille, traître et perfide, ultime obstacle avant le repos. En vain fut il prévenu qu'il s'engageait trop à droite... "Mais non, répétait-il inlassablement, ici on ne s'enfonce pas..."

Hélas ! Que de fois le géomètre regretta-t-il ces paroles imprudentes, jetées en guise de défi. Il s'ensouilla, et s'enfonçant au moindre mouvement, il réclamait une aide que seule l'hilarité nous empêchait de lui donner. Il s'en tira, seul, et affronta le rouge de la honte au front, les sarcasmes de ses voisins de chambre. De cette aventure, il est sorti grandi à nos yeux, pour avoir fait preuve d'un grand courage en traversant la souille sans torche.

Toi qui possèdes un véhicule, ne refuse pas de prendre le géomètre et de le reconduire jusqu'à sa porte. Nous te serons reconnaissants. Cet être sensible supporterait-il, en effet, une deuxième aventure semblable ?...

Les paris sont ouverts !

Gérard Ardiloé en plein travail