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Le laboratoire de Microbiologie Marine

Introduction

La biologie est un ensemble de phénomènes complexes sans cesse ramifiés, et qui s’interpénètrent à l'infini. Le tout forme un équilibre perpétuel qui évolue insensiblement au cours des millénaires depuis la naissance de la première bactérie marine à l'ère primaire. De nombreux phénomènes (maladie, nutrition, etc...) nous touchent directement. Mais leur compréhension est intimement liée à celle de l'ensemble des phénomènes biologiques. Aucun point ne peut donc rester dans l'ombre, même si l’intérêt pratique semble au premier abord très limité.

La mer recouvrant la majeure partie du globe, la biologie marine ne saurait être négligée. Du fait de sa position géographique, Kerguelen représente un terrain de choix. Le domaine d'investigation est immense, mais pour l'instant seuls sont étudiés de façon régulière les algues et les micro organismes.

Le labo de Microbiologie Marine

Vue intérieure du labo BioMar

Les micro-organismes

Les micro-organismes sont universellement répandus, mais ils s'accumulent dans les sédiments marins dont ils contribuent pour une très grande part à la transformation. Des analyses régulières permettent de suivre l'évolution de cette microflore, de même que son action physique et chimique (de cette action dépend l'équilibre biologique de l'élément marin, de même que les plantes terrestres dépendent de la microflore du sol).

Ces problèmes sont étudiés un peu partout dans le monde, mais les bactéries de Kerguelen ont un grand intérêt du fait d'une de leurs caractéristiques essentielles qui est de pouvoir se développer malgré des températures très basses, bien qu'elles ne possèdent pas de mécanismes thermorégulateurs comparables à ceux des animaux supérieurs.

Daniel Delille, Jean Claude Boitel et Christian Nicolas

Les autres domaines de recherche

A côté de ces problèmes de recherche pure, des investigations sont menées dans des domaines plus pratiques :

  • Premièrement, la recherche d'antibiotiques (dans le plancton, lors de précédentes campagnes, et maintenant dans les algues). La relative stérilité des eaux sub-antarctiques et antarctiques, qui implique peut-être l'existence d'antibiotiques inconnus, a permis de fonder de grands espoirs dans cette recherche, bien que la rigueur des conditions climatiques soit sans doute le plus grand responsable de cette stérilité.

  • Deuxièmement, la pollution : ce problème prend chaque jour une importance nouvelle. Il est évident que Kerguelen ne court aucun danger de pollution dans les conditions actuelles. Mais en raison justement de son absence totale de contamination, le moindre facteur de pollution a une influence discernable, alors que dans des régions plus clémentes il aurait été noyé dans la masse des autres facteurs.

Kerguelen représente donc un terrain idéal pour cette étude..

Vue extérieure du labo de la BioMar - Photo JC.Boitel

Vue extérieure du laboratoire Biomar en 1968 (Photo Jean-Claude Boitel)

Vue extérieure du labo de la BioMar - Photo JC.Boitel

Les BioMar :Daniel Delille et Jean-Claude Boitel (Photo Jean-Paul Zimmermann)


Et la suite de tout ça...

L'article ci-dessus a été écrit par Daniel Delille, alors jeune ingénieur INSA Biochimie. Il fait partie de ceux qui, une fois la 18ème mission terminée, a continué dans la recherche fondamentale, et en 1977 est devenu docteur d’État. Il a été ingénieur de recherche au sein du CNRS, professeur associé de l'Université du Québec, responsable de recherche de microbiologie au sein des TAAF/IPEV. Il publiera 190 articles dans diverses revues et ouvrages internationaux, participera à de nombreux colloques internationaux. Et de 1969 à 2017, il participera physiquement, ou en préparation d'hivernage, ou en encadrement de chercheurs, à quelques 70 missions de recherche en Terre Adélie, Kerguelen, Crozet, Canada, Argentine, Finlande.

Il est aussi un joyeux luron, à forte personnalité, toujours prêt à boire un coup, passionné de photographie, marcheur émérite, se fourrant dans des situations pas toujours faciles.

Les Biomar en 1968 : Jean-Claude Boitel et Daniel Delille en route pour Ratmanoff

Les Biomar en 1968 : Jean-Claude Boitel et Daniel Delille en route pour Ratmanoff

Jean-Claude Boitel, biologiste lui aussi, est un très bon photographe qui aura contribué énormément à ce site. De retour en métropole, une maladie auto-immune déjà latente, l'obligera à changer d'axe et il deviendra à Paris, l'un des responsables du RER A. Les progrès de la médecine et quelques opérations lui permettront d'avoir depuis les années récentes une vie plus facile. Il conservera cependant sa passion pour la mer et la navigation sur son voilier.

Jean-Claude Boitel sur son voilier

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