Chaque année les Travaux Publics (T.P.) se voient confier un programme de travaux neufs de plus en plus important, compensé en partie par une augmentation en personnel et en matériels. A ce programme chargé viennent s'ajouter les travaux d'entretien et d'amélioration de l'infrastructure ancienne. Bien entendu, priorité absolue est donnée aux réalisations neuves, mais on a vite fait de se rendre compte combien les "petites bricoles" urgentes et indispensables sont nombreuses, et empiètent largement sur le planning T.P.

LES TRAVAUX NEUFS

Au programme de la 18^ème Mission, était prévue la construction de trois bâtiments de conception identique à celle de la Centrale : deux à usage de magasins, le troisième destiné à recevoir les nouveaux laboratoires de la BIOMAR. Toutefois étaient exclus du programme l'agencement des magasins et l'installation intérieure de la BIOMAR. Un quatrième bâtiment, le C.E.R., destiné à recevoir le nouvel émetteur de 35 KW, faisait partie du programme de la mission précédente. Non terminé, c'est avec une joie immense que la 18^ème en a hérité.

• Le Centre d'Émission Radio (C.E.R.)

  L'implantation et le nivellement de l'emprise ont été réalisés par la 17^ème. C'est un bâtiment de 20 x 12 m dont l'ossature est entièrement métallique. Les solives du plancher sont fixées à chaque pied de poteau, et forment ainsi un ensemble monolithique construit et scellé sur des longrines périphériques en béton armé.

  Deux longrines intermédiaires servent de support au plancher constitué d'une dalle en béton armé (sur vide sanitaire) coulée sur un coffrage perdu de voûtains en métal déployé. Ces voûtains sont supportés par des solives constituées de fers IPN.

  Les murs en élévation sont réalisés en panneaux de béton armé préfabriqués. D'un type spécial (première utilisation à KERGUELEN), ils ont une épaisseur de 0,28 m et comportent des alvéoles remplies de matériaux isothermiques. Ces alvéoles permettent également le logement des poteaux de charpente, de sorte qu'une fois l'habillage intérieur terminé, aucun élément de charpente n'est visible. La couverture ressemble plus à une terrasse qu'à un toit classique, puisque sa pente est de 4% seulement. Elle est constituée de plaques d'agglomérés de ciment et de fibres de bois. L'étanchéité est assurée par un revêtement bitumineux multicouche.

  

• Construction du Centre d'Emission Radio

  Le cloisonnement intérieur, de même que le plafond, est réalisé en panneaux de particules de bois agglomérées. Le plancher de béton armé a été entièrement recouvert de carreaux en matière thermoplastique (type DALFLEX). La partie électrique de ce bâtiment comprend l'installation d'un poste de transformation de 160 KVA, la pose de l'éclairage intérieur et l'alimentation de l'émetteur. Le montage de ce dernier a été réalisé par les techniciens de la Radio. Intérieurement, le bâtiment est revêtu d'une peinture classique, alors que l'extérieur a été soumis à une application de peinture spéciale, ayant pour but de compléter l'étanchéité de l'ensemble.

• Les Bâtiments Magasins

  Ils ont la dénomination de Magasin Intendance et de Magasin Général.

  Ils sont implantés sur un terrain dont le dénivellement atteignait 4 mètres, et traversé par un caniveau renfermant un câble haute tension et des lignes téléphoniques. De ce fait, la disposition initiale a dû être modifiée.

  Étant donné la dureté du sol et la présence d'énormes "godons", les travaux de terrassement et de nivellement ont nécessité l'emploi de 80 KG d'explosifs. Environ 4000 m3 de terre ont été terrassés, repoussés ou transportés avant d'obtenir l'emprise actuelle, qui représente une plate-forme d'un demi hectare.

  Ces deux bâtiments sont du même type. Ils offrent chacun une surface de 345 m2 (28,80x12m) et un volume de 750 m3. La hauteur libre sous ferme est de 5 mètres.

  L'ossature entièrement métallique est constituée de 13 portiques modulés sur un écartement de 2,40 m. Chaque portique comprend quatre éléments : 2 poteaux et 2 rampants de ferme.

  L'ensemble est supporté par des longrines de béton armé en pleine fouille. Chaque pied de poteau est bloqué sur les longrines par deux cannes d'ancrage. Le scellement des poteaux sur les longrines est réalisé après réglage de la charpente.

  Le plancher est une dalle de béton, armé de treillis soudé. Il déborde de 2 mètres sur toute la périphérie du bâtiment pour former un trottoir de protection contre les infiltrations d'eaux pluviales.

  Le bardage est un mur rideau en tôle d'acier :

  • côté intérieur, plateaux horizontaux galvanisés, boulonnés sur les portiques. Ils servent de support au bardage extérieur.
  • côté extérieur, tôles profilées "GALBESTOS" protégées par un procédé "ROBERTSON". Elles sont fixées par des vis "PARKER".

  L'isolation thermique est assurée par interposition de laine de roche entre les deux éléments du bardage.

  La toiture est également en "GALBESTOS" et "ROBERTSON". Un sous-plafond en plaques d'amiante-ciment est suspendu aux pannes de la toiture. L'isolation thermique est identique à celle des murs. Le cloisonnement intérieur est réalisé en tôles profilées galvanisées.

  Chaque magasin comprend deux salles de stockage de 12x12 m, réparties de part et d'autre d'une partie service comprenant un hall de déballage et un bureau de gestion.

  Le Magasin Intendance comporte en plus un plancher en béton armé construit dans une des salles de stockage, à 2,50 m de hauteur, formant ainsi un deuxième niveau. Un monte-charge d'une force de 800 KG et un escalier métallique permettent de le desservir.

  L'agencement intérieur des autres salles sera réalisé par l'installation d'un rayonnage préfabriqué, qui permettra le stockage sur deux niveaux. Cet agencement est au programme de la 19^ème Mission.

  Un sanitaire comprenant un W.C. à l'anglaise, un lavabo avec eau chaude et eau froide est installé dans le Magasin Général. Dans le Magasin Intendance, la pose des appareils sanitaires (prévus initialement), a été supprimée, mais les tuyauteries d'évacuation existent en sous oeuvre.

  L'installation électrique est préfabriquée. Une partie se trouve être accrochée au bâtiment, l'autre au futur rayonnage. Seule la première partie est donc installée, le complément restant à la charge de la 19^ème Mission. Les dalles intérieures ont reçu une chape de finition et d'usure, avec additif en surface d'un matériau anti-poussières et colorant. Toutes les parois intérieures, monte-charge, escalier, rideaux ont reçu deux couches de peinture.

• Le Laboratoire BIOMAR

  L'implantation de ce bâtiment sur un terrain "souilleux" n'a pu être réalisée qu'après la construction d'une route d'accès. Le dénivellement, après décapage, atteignait 3,50 m aux extrémités de l'aire d'emprise. La plate-forme actuelle a demandé un apport de tout venant extrêmement important (5000 M3 environ). Ce n'est qu'après trois mois de tassement de cette masse d'apport que l'édification du labo a été possible. Les travaux à réaliser comprenaient tout le gros oeuvre, le bardage, le cloisonnement intérieur. Les travaux de finition devaient être réalisés par la mission suivante. Le gros oeuvre a été achevé à l'exception du trottoir périphérique.

  Ce bâtiment est, lui aussi, entièrement métallique, et du même type que les magasins. Il a une surface de 288 m2 (24x12 m). Sa hauteur sous ferme est de 3 m. Il repose sur une longrine périphérique en béton armé, moitié apparente, moitié en sous-sol, et sur deux longrines intermédiaires. La première sert d'ancrage aux portiques, les secondes supportent les solives du plancher. Les deux perrons permettent d'accéder aux entrées.

  

  Sergent Daniel Liotard - Charpentier-Fer
  (Photo Jean-Paul Zimmermann)

  Le plancher, en béton armé sur vide sanitaire, est construit sur un coffrage perdu de voûtains en métal déployé supportés par les solives.

  Le réseau très important d'évacuation des eaux usées et des eaux vannes a exigé l'emploi d'une centaine de mètres de tuyauteries. Il a été mis en place dans le vide sanitaire avant le coulage de la dalle.

  Son raccordement au regard du collecteur d'égout venant de l'AGI reste à faire.

• Travaux annexes

  Le programme I968 comprenait aussi:

  • l'achèvement et le complément de l'infrastructure CNES
  • l'installation intérieure du nouveau bâtiment CINOC
  • le chargement de tension en 220/380 V (réalisé en partie).

LES TRAVAUX D'ENTRETIEN ET D'AMELIORATION

En dehors des gros travaux spectaculaires énumérés ci-dessus et auxquels tous les ateliers T.P., sans exception, ont participé, il a été réalisé une multitude de petits et gros travaux d'entretien et d'amélioration, qui ont surtout le défaut de n'être visibles que pour les bénéficiaires.

Bernard Letemps, Florent Zibel au premier plan et probablement Henri Sellier

Florent Zibel, Benoit Lebon

(Photos Gérard Binot)

Si l'on se base uniquement sur le programme établi par l'Administration Centrale, seuls les travaux présentant un caractère d'urgence (pannes réparations indispensables) auraient dû être effectués. Mais où commence l'urgence ? Et qui est en mesure de la déterminer lorsqu'il s'agit des laboratoires ? Le problème est posé depuis dix huit ans et n'a pas encore été résolu.

L'état des installations techniques ou scientifiques était tel, en janvier 68, que tout devenait urgent et indispensable. A croire que, jusqu'alors, PAF vivait à l'âge de pierre. Cette image est sans doute exagérée, mais à peine si l'on se base sur certaines (et nombreuses) demandes de travaux qui, pour la plupart, étaient justifiées, mais non prévues dans le planning des travaux.

Restons calme, et citons pour mémoire : la mise en peinture du dépôt d'hydrocarbures (prévue), la rénovation complète de l'Usine à Hydrogène, l'installation totale d'une nouvelle cuisine, la réfection de la couverture de la Résidence (transformée en piscine), la mise en place d'un réseau d'éclairage public, le rechargement et le nivellement de certaines portions de routes, etc, etc, sans compter toutes les "bricoles" réalisées en cours d'année par les ateliers de menuiserie, de plomberie, d'électricité, de ferraillage, de peinture et par les engins. La liste est longue, mais nous pensons que le résultat obtenu aura été apprécié.

En résumé, une année bien remplie.

Pose d'un câble pour le Centre d'Emission Radio, En tête Bernard Révellat, Jean Claude Boitel, Robert Pétinot, Yves Boncompain...