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Haraker N°1 - Avril Mai 1968

IMPRESSION D'UN "BLEU"

KERGUELEN ! "Tu as signé, c'est pour en chier !"

30 jours de mer, 23000 kilomètres par voie maritime, 12700 kilomètres par voie aérienne, ce n'est pas à la porte de la métropole, mais le terme d'un long et magnifique voyage.

Farniente sur le pont du Galliéni - Photo Robert Rivière

30 jours de mer jusqu'a l'île de la Réunion

Repas de Noël à bord du Galliéni - Photo Robert Rivière

Noël à bord

Le GALLIENI glisse sur une eau calme et longe "l'île de la désolation". Pas un arbre en effet, de grandes plaines recouvertes de cailloux, des parois verticales, et une couleur mystérieuse qui tire vers le noir. Quand le bateau est entré dans la Passe Royale, le Ross tout blanc se détachait dans un cadre et un ciel d'encre et accrochait l'oeil; c'est lui que je vis en premier. Puis sur la droite, bien blotti des taches blanches, une forêt d'antennes (la seule de toute l'île) : Port aux Français.

C'est alors un déchaînement. P.A.F. rentre en effervescence; le dépôt d'ordures crache une énorme fumée noire, des pains de dynamite explosent sur le rivage, et la flottille emporte la 17ème mission joyeuse vers ce bateau et ces nouveaux arrivants. C'est alors le délire, on aperçoit des gars à cheveux courts, à cheveux longs, avec ou sans barbe, mais tous avec des sourires et des visages accueillants.

Une délegation de la 17ème est venue en chaland accueillir le Galliéni avec les nouveaux arrivants

Cette explosion de joie terminée, le lendemain, on pénètre dans la base, un peu perdus; au premier abord cela surprend: on a une impression de propreté certes, mais rien ne contribue à rendre la base agréable à l'oeil; ce n'est que champs de pierres, des pistes défoncées, des tranchées béantes, un mince filet de verdure cerne l'entrée du restaurant.

Première impression de la base

Mais ce n'est qu'une façade. Si on pénètre à l'intérieur des bâtiments, c'est souvent bien rangé, pas de sol en béton mais des carrelages, les cloisons sont nettes, les chambres et les laboratoires sont clairs.

La chambre de Jean Claude Boitel - Photo Boitel La chambre de Jean Claude Boitel - Photo Boitel

La chambre de Jean Claude Boitel (BioMar) dans la fillod B7

A midi, ce sont les retrouvailles; on se raconte nos impressions, et rapidement on revient vite participer au déchargement des caisses et containers dont le GALLIENI a ses soutes remplies, et qui serviront durant l'année. Chacun essaie de trouver un moment pour aménager dans sa chambre.

Les premiers jours passent vite; l'agitation, l'activité, le bourdonnement de la base laissent peu d'instants de libre, et c'est ainsi qu'il faut attendre le départ du GALLIENI pour se faire une idée plus conforme à la réalité de la vie à KER. On s'organise, on s'adapte à un rythme moins soutenu, on se rend visite, on découvre petit à petit, et on s'aperçoit, soit par les dires des anciens, soit par nous même, que le peu d'idées que l'on pouvait avoir avant de partir sont les plus souvent erronées. C'est la leçon que l'on peut tirer de ces premiers temps en ce pays.

Sans doute, le déroulement des prochains mois nous en apportera d'autres. Mais ne sommes- nous pas venus pour cela ? D'ores et déjà, on peut dire qu'il règne un climat de bonne amitié et d'une entente et bonne compréhension mutuelle.

Finalement "On n'en chie pas tant que cela"

BLACK AND WHITE


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