LECLERCQ Philippe
Hivernage Dumont d’Urville 1966
Ciel nocturne
Philippe Leclercq à Lorient, 2010
(photo famille Leclercq)
Philippe LECLERCQ
Kerguelen 1962
- Kerguelen 1964 - Terre Adélie 1966; puis plus rien..
Ah si, Mai 1968, Janvier 2009 et Octobre 2010 !
"Tout
le monde savait que c'était impossible.
Il est venu un imbécile qui ne savait pas et qui l'a fait"
[Marcel PAGNOL]
C'était une de ses signatures de mails...
En 2005, ayant terminé son dossier retraite, il a décidé de venir passer cette retraite en Bretagne parce que d'une part il y a des nombreux copains "polaires" de l'Amapof et parce que la région lui plaisait. Il avait aussi fait une étude approfondie du climat ... peut-être obsolète maintenant, mais qui s'est cependant révélée assez juste, pour que nous jouissions d'un climat clément, pas aussi humide comme on veut bien le dire quand on parle de la Bretagne, et ensoleillé. Le terrain trouvé, il a décidé de s'inscrire comme "Castors" et de construire lui-même sa maison en choisissant une maison en madriers de bois finlandais pour l'écologie et mais aussi par goût et la rapidité du montage.
Il a tout fait et savait tout faire, viabilisation, puits canadien, fosse sceptique, bac à sable, dalle, électricité, plomberie, toiture en ardoise, seuls les murs on été montés par le constructeur agréé.
Tous ces travaux avaient beaucoup altéré son physique et son moral. Les soucis de construction et financiers, ils ne les partageaient avec personne, même pas avec moi.
Après 2 ans de galère en mobilhome, qu'il avait pourtant aménagé avec le plus de confort possible, nous sommes rentrés dans la maison en mars 2008. Puis on est passé aux finitions... qui n'en finissaient pas: potager, planter des arbres, faire des volets, un bassin pour accueillir grenouilles et plantes aquatiques et pourtant maison et jardin avançaient bien, le jardin était si beau l'été et la maison si confortable.... En mai je lui avais organisé un bel anniversaire entouré de tous ses amis polaires et récents voisins pour ses 70 ans, il avait été heureux et touché mais il gardait ses soucis pour lui, déplorait sa pension qui diminuait, les charges et le coût de la vie qui augmentaient , nous avons participé à toutes les manifs dans la rue cette année 2010! Il regrettait le fait de ne pouvoir voyager, sortir, visiter la Bretagne et aller aux nombreuses manifestations qu'elle offre tout au long de l'année comme il l'avait espéré en venant s'installer dans cette belle région... dans un mot à quelques ami(e)s il a écrit:
"Ce n'est pas ce que je souhaitais de la "RETRAITE".
...
Je vais donc tranquillement préparer mon "départ".
Bon, un retraité de plus qui débarrasse le plancher."
Il repose maintenant sur ce terrain
où il a passé tant d'heures à travailler pour faire "sa maison", au
milieu de ces arbres que nous avons choisis pour leur différentes essences,
leurs feuillages et leur beauté, avec les petits oiseaux qu'il essayait sans
cesse de capturer avec son appareil photo et qui étaient très familiers avec
nous qui les nourrissions l'hiver, les petits lapins, les taupes et les
hérissons avec qui il partageait son terrain de bon cœur...
Dommage qu'il ne se soit pas confié et que personne n'ait pu l'aider pour
éviter ce geste désespéré qu'il n'a jamais laissé prévoir, la veille de
Noël...
Jackye Poubiaud (compagne de Philippe Leclercq)
Philippe Leclercq, 70 ans
(photo famille Leclercq)
Retour : cliquez sur la commande « Précédente » de votre navigateur