DUBOYS DE LAVIGERIE Bernard

 

Hivernage Dumont d’Urville 1961

Ionosphère

 

Campagne d’été Dumont d’Urville 1967

Ionosphère

 

Bernard Duboys de Lavigerie 

Bernard Duboys de Lavigerie est entré dans l'univers polaire en étant recruté comme ionosphériste pour l'hivernage 1960-1962 en Terre-Adélie (TA11). Il venait de Thomson où c'est Ferdinand Gallet ancien iono de S3 (AGI 1958), qui l'avait orienté vers les EPF. Sa candidature était agréé par le Groupe Ionosphère du CNET qui supervisait alors l'ionosphère civile. Courant 1961, le Groupe de Recherches Ionosphériques (GRI) était en gestation - il sera officiellement créé en décembre - et commençait à se structurer. Un ingénieur électronicien avait été recruté mais nous avait lâché après la campagne d'été de 1962 à Kerguelen. L'hivernage de Bernard en Terre-Adélie avait révélé toutes ses qualités aussi, avec Geneviève Pillet, avons-nous proposé à André Lebeau, alors directeur du GRI, de le recruter sur le poste laissé libre par la défection de notre ingénieur. Ce fut le début d'une carrière longue et agitée. 

D'abord implanté dans des annexes provisoires du Laboratoire National de Radioélectricité (LNR) à Bagneux , le Groupe Ionosphère avait échoué sur le toit du CNET à Issy-les-Moulineaux - dans la fameuse baraque 15 - mais l'expansion rapide de son successeur, le GRI, obligea à trouver un nouveau point de chute : ce fut le Parc de l'Observatoire de Saint-Maur, établissement dépendant de l'Institut de Physique du Globe de Paris qui était l'une des composantes du GRI. Fin 1963, on était cinq dans les combles de l'observatoire, Bernard Duboys et son technicien fraîchement recruté, un mécanicien Michel Deslignes, Jean-Michel Cantin de l'IPG et moi-même. Une secrétaire, Marie Langerman, devait bientôt nous rejoindre. Une construction provisoire - mais toujours opérationnelle ! -, vaste mais rapidement trop petite, était en construction sous l'œil attentif de Bernard. Elle est occupée début 1964. 

L'équipe "stations" s'y installe, Bernard en dirige le laboratoire d'électronique. Et le travail ne manque pas. L'année internationale du Soleil Calme apporte des crédits : on va renouveler les stations ionosphériques de Terre-Adélie, de Kerguelen et de Garchy. On importe des Riomètres pour lesquels il faut concevoir et réaliser les antennes, on remplace les anciens sondeurs 35/16 de l'AGI par un modèle suédois 1005W qui demande pour ses antennes des pylônes de 72m. Pour Dumont-d'Urville, où toutes les installations ne peuvent être centralisées, il faut imaginer et réaliser des systèmes de télésurveillance et de télécommande et être prêts à accueillir les tirs de fusées-sondes que prépare l'équipe de Jean-Jacques Berthelier pour l'été 1966-1967. On retrouve Bernard en campagne d'été, à Kerguelen en 1964-1965 et en Terre-Adélie en 1967. Entre les deux il a supervisé la construction d'un nouveau bâtiment à Saint-Maur. 

Le GRI va se décentraliser en partie à Orléans. Bernard souhaite quitter la région parisienne aussi se rapproche-t-il dès 1968 d'équipes qui doivent rejoindre le nouveau labo. Il n'en repart pas moins, en 1970, hiverner à Port-aux-Français comme responsable de la section Iono. Il y installe le premier système de numérisation des mesures mis au point par le laboratoire (la baie Macq). Il s'intègre ensuite totalement aux équipes du laboratoire d'Orléans devenu CRPE où, notamment, il construira la base d'étalonnage de Chambon-la-Forêt, mais il sera prêt à répondre à mon appel au secours quand je constate, en pleine campagne ARAKS, que le responsable du labo de géophysique de Kerguelen retenu pour l'hivernage 1975 est incapable de remplir ce rôle. Au pied levé, Bernard le remplace et c'est un succès. Puis en 1977, renversement de situation, c'est une campagne dans l'Arctique soviétique, à l'île de Heyss dans l'archipel François-Joseph, qui le sollicite. Et c'est un rude séjour en plein hiver. 

En 1982, Bernard ne se sent plus très à l'aise à Orléans aussi quand il apprend que mon adjoint à la Mission de Recherche des TAAF vient de démissionner, se précipite-il pour présenter sa candidature à la succession. Je soutiens immédiatement cette proposition, mais la chose n'est pas simple car il faut obtenir que le CNET, qui est son employeur, l'affecte aux TAAF ! Opération réussie et une nouvelle collaboration qui durera 9 ans commence entre nous. Pour Bernard c'est la découverte de nouvelles contraintes : celles que l'administration impose aux choses les plus simples. Il râle mais reste efficace ! Rapidement le rythme s'installe : il recrute et gère le personnel scientifique de terrain et, chaque année, va le voir sur place par la rotation d'hiver austral. Il n'a malheureusement pas l'occasion de retourner en Terre-Adélie et c'est son grand regret. Puis c'est en 1992 l'Institut Polaire et sa délocalisation à Brest. L'ambiance a changé : sans attendre Bernard choisit de faire valoir ses droits à la retraite. 

En 1976, il avait créé l'AMAPOF, amicale regroupant les anciens des TAAF qu'il avait présidé jusqu'en 1997. 

Bernard Morlet

 

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