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au mot des hivernants de septembre 2006
Chronologie des événements Septembre 2006 en Terre Adélie
Par Patrick Charpentier
Au cours de l'après-midi du 13 septembre, une
dépression bien creuse (950 hPa) passe au nord de DDU, à la latitude 64S soit
à environ 250 km de la base. Elle engendre des chutes de neige dès
l'après-midi puis, en soirée et la nuit suivante, des vents violents qui
dépassent 100 km/h en moyenne sur 10 minutes et 160 km/h en rafale. Après une
accalmie au cours de la journée du 14, une seconde dépression, moins
marquée (970 hPa), suit une trajectoire semblable et passe au large de DDU au
cours de la journée du 15. Mais le renforcement du vent reste beaucoup
plus faible.
Le 16, une situation favorable au vent catabatique se
met en place. Un mur de neige imposant apparaît sur le continent même si le
vent reste faible au cours de l'après-midi. Le déclenchement de l'épisode
catabatique intervient en fin de soirée avec des rafales qui atteignent 100 à
120 km/h durant la nuit. Au cours des journées du 17 et du 18, la
situation catabatique se maintient, ponctuée de violentes rafales dépassant
régulièrement 120 km/h et même parfois 160 km/h.
La fin de cette situation intervient le 19 mais est
rapidement suivie de la mise en place d'une circulation d'est à grande échelle
qui s'étend sur plus de 4000 km, de la mer de Ross à la base Mawson. Le flux
est suffisamment intense pour engendrer des vents souvent forts (dépassant
parfois 120 km/h) et se maintient jusqu'au 21.
Le 22, une dépression profonde (941 hPa à 10h) qui
s'est creusée rapidement au cours des 24 heures précédentes, se situe
maintenant au nord de DDU, à mi-chemin entre la terre Adélie et la Tasmanie.
Parallèlement, de hautes pressions (1026 hPa) sont en place sur le continent.
Ce gradient de pression important engendre déjà des vents violents (100 km/h
en moyenne, 140 à 150 km/h en rafale) alors que le centre dépressionnaire se
situe pourtant à environ 1300 kilomètres de la base.
A partir de la mi-journée, la dépression suit alors une
trajectoire plein sud tout en restant proche de 940 hPa. Si le champ de pression
sur le continent enregistre une légère baisse, il reste néanmoins élevé
(autour de 1020 hPa), ce qui conduit finalement à un gradient très important
au niveau de la côte. Au cours de la nuit suivante, le vent devient alors
particulièrement violent, parfois supérieur à 140 km/h et 200 km/h en rafale.
Au cours de la journée du 23, la dépression se
décale lentement vers l'est, le gradient de pression se desserre un peu et le
vent, tout en restant très violent, faiblit légèrement.
Le 24, le vent faiblit nettement. Alors que la pression
est en baisse sur le continent, la dépression se comble rapidement (+20 hPa en
24h). Dans le même temps, de manière très inhabituelle, elle rebrousse chemin
vers l'ouest et se positionne au nord-ouest de DDU. Le lendemain, elle reprend
une trajectoire plus classique, vers l'est, en se creusant à nouveau. Ajoutée
à une hausse de champ sur le continent et à un passage très proche de la
base, cette situation se traduit par un net renforcement du vent qui, vers la
mi-journée, franchit une nouvelle fois le seuil des 180 km/h en rafale. Le vent
fléchit ensuite progressivement au fur et à mesure que la dépression
s'évacue vers l'est.
Quelques repères climatologiques
Lors de l'épisode le plus violent, au cours de la nuit du 22
au 23 septembre, la plus forte rafale enregistrée a été de 59 m/s (212 km/h)
à 5h40. Il faut remonter à l'année 1999 pour trouver trace d'une rafale aussi
forte et jusqu'à 1996 pour noter une rafale plus violente (61 m/s, 220 km/h).
Le vent moyen (sur 10 minutes) s'est montré encore plus remarquable puisqu'il a
atteint 42 m/s (151 km/h) soit la plus forte valeur depuis 1988 (46 m/s, 166
km/h).
Mais c'est surtout sur la durée que cette période de vents
forts se distingue particulièrement. Plus globalement, elle s'inscrit en effet
dans un mois de septembre exceptionnellement venteux :