Album photo : "Égypte : Assouan"

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Le jeudi 4 avril 1975, dans la soirée, nous embarquons dans un train de nuit pour Assouan. Nous arrivons à destination dans la matinée du vendredi 5 avril. Une tempête de sable vient de se lever et il ne sera pas possible de nous rendre à Abu Simbel ni par avion ni par bateau. Le programme de notre séjour à Assouan s'en trouve donc modifié. Après avoir déposé nos bagages à l'hôtel, nous partons voir le grand barrage. Nous nous rendons ensuite sur l' île de Philae, où le temple d'Isis est en cours de démontage en vue de son transfert sur une île voisine plus élevée, hors de portée des eaux du Nil. Nous allons ensuite dans une carrière de granit où étaient taillées des obélisques. Le lendemain samedi 5 avril, nous visitons le mausolée élevé à la mémoire de l'Aga Khan III puis le jardin botanique sur l'île Kitchener. Dans la soirée nous reprenons un train de nuit en direction de Louxor.

A notre arrivée à Assouan, nous sommes accueillis par une tempête de sable. Ces tempêtes sont de plus en plus fréquentes depuis la mise en service du Haut Barrage. La retenue des eaux du Nil formée par le barrage, le lac Nasser, s'accompagne d'une grande évaporation d'eau sous ce climat très chaud et cela a provoqué un changement important du climat, auparavant très sec. L'autre conséquence est que nous ne pourrons pas aller, comme prévu, visiter le temple d'Abu Simbel.

Cependant cet ouvrage a également de nombreux aspects négatifs sur le plan de l'environnement : modification du delta du Nil, utilisation importante de fertilisants pour compenser le manque d'apport de limon par les crues, développement de la bilharziose dans les nombreuses eaux stagnantes, remontée de sel dans les terres cultivables, etc.

Nous sommes maintenant sur la retenue d'eaux se trouvant entre le Haut Barrage et le premier barrage d'Assouan. Ce premier barrage, implanté au sud d'Assouan à hauteur de la première des six cataractes du Nil, avait été financé par les Britanniques et inauguré en 1902. Nous nous dirigeons, en barque, vers l'île de Philae.

Un jeune guide plaisante avec un guide plus ancien.

Le temple d'Isis, sur l'île de Philae. Dès 1902 à la mise en service du premier barrage, les splendides temples sur cette île étaient partiellement submergés pendant plusieurs mois de l'année. Depuis la construction du Haut Barrage, Philae se trouve sous le niveau des eaux en permanence.

Autre vue du temple d'Isis. A partir de 1971, des travaux ont été entrepris pour assécher l'île en l'entourant d'une digue et en pompant l'eau. Ces travaux achevés, les temples seront démontés pierre par pierre et l'ensemble sera reconstruit sur l'île voisine d'Aguilkia située hors d'atteinte des eaux. L'île d'Aguilkia qui a été remodelée pour ressembler à Philae, reprendra plus tard le nom de Philae.

Vue, depuis l'île de Philae, en direction du Haut Barrage.

Nous quittons Philae. On voit la digue métallique provisoire qui protège l'île et les pompes qui la maintiennent sèche. Quand les travaux seront terminés, d'ici deux ans, les temples pourront de nouveau se refléter dans les eaux du Nil comme ils le faisaient depuis environ 2300 ans et n'auront plus rien à craindre de ses crues.

Rocher sur le bord du Nil.

Près d'Assouan, nous visitons une carrière de granit dans laquelle on peut voir une obélisque inachevée. Son poids est estimé a 1200 tonnes. Elle a certainement été abandonnée à cause de défauts rencontrés dans la structure du granit.

Vue latérale de l'obélisque montrant comment le granit était creusé pour séparer l'obélisque du reste de la montagne. Lorsque qu'on sait que les Égyptiens ne possédaient pas d'outils d'acier, on ne peut que s'émerveiller devant un tel travail.

En aval du premier barrage, nous traversons le Nil sur une felouque semblable à celles amarrées le long de la rive.

Après la mort de l'Aga Khan III, en 1969, suivant ses dernières volontés un tombeau a été construit afin qu'il puisse reposer sur cette terre d'Égypte où il aimait séjourner. En contrebas la villa de la Begum, son épouse.