LE PETIT ADÉLIEN ENCHAÎNÉ

GRAND QUOTIDIEN SEMI HEBDOMADAIRE A FRÉQUENCE ÉNORMÉMENT VARIABLE 
ET A TENDANCE PAR HASARD HUMORISTIQUE

Ce journal est né, un peu par hasard, après une tentative d'affichage sauvage de quelques photos et textes, avec quelques camarades nous décidâmes de créer un petit journal traitant, de façon humoristique, les événements survenant sur la base.  Chaque exemplaire était présenté au chef de district avant affichage, afin d'éviter tout conflit. Ce journal était affiché jusqu'à ce qu'une édition suivante le remplace. Un des arguments principaux, au début de l'hivernage, fut le problème de l'eau potable, à la suite d'une panne du système de distillation d'eau de mer dont c'était la première année de fonctionnement. L'eau de mer est pompée dans une canalisation faite de deux tubes concentriques. L'eau de mer froide (-1,5 °C environ) circule dans la canalisation centrale jusque dans la centrale électrique où se fait la distillation, sous vide partiel, en utilisant la chaleur des groupes électrogènes. La saumure chaude, résidu de la distillation, est rejetée à la mer à travers la canalisation périphérique, ce qui évite que l'eau de mer dans la canalisation centrale ne gèle. Cette circulation s'est trouvée stoppée au cours de la panne et les canalisations ont gelé. Impossible donc d'avoir de l'eau douce par ce moyen avant la prochaine campagne d'été. Cette panne s'étant produite un mois après le début de l'hivernage, il a fallu revenir à la méthode des hivernages précédents consistant à faire fondre de la neige dans une cuve à l'aide de résistances électriques immergées dans l'eau de fonte. Mais il a fallu remettre en service cette cuve qui avait été désactivée après le début de fonctionnement du système de distillation. Pendant une période intermédiaire nous avons donc fait fondre la neige dans des récipients sur la cuisinière. 

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LE PETIT ADÉLIEN ENCHAÎNÉ

GRAND QUOTIDIEN SEMI HEBDOMADAIRE A FRÉQUENCE ÉNORMÉMENT VARIABLE ET A TENDANCE PAR HASARD HUMORISTIQUE.

LA DIRECTION DU JOURNAL SE COMPOSE DE :
 RÉDACTEUR EN CHEF : GUY PENAZZI 
CHEF DU SERVICE INFORMATION : ALAIN JEANJACQUOT
 CHEF DU SERVICE PHOTOGRAPHIQUE : BERNARD COUNIT

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Voici l'entête de  ce journal qui subissait quelques variations d'un numéro à l'autre. Je présente, ci-dessous,  quelques poèmes publiés dans différents numéros.

AH, L'EAU ! ALLO ?

Eau, rage ! Eau, désespoir ! Eau, promesse infinie ! 
Neige tant attendue qui cependant permit 
De nous laver un peu, chaque jour, à l'évier. 
Nous qui utilisions la machine à laver !... 
Ces bras qui tant de fois remplirent ces récipients, 
Vont-ils, jusqu'à la fin, pelleter tout un an ? 
Eau ! Cruel souvenir des lavages passés ! 
Nous résignerons-nous à rester sur l'évier ?

guy penazzi

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Pour prendre de façon humoristique le problème de l'eau, je composai ce petit poème qui parut dans le numéro 2 du Petit Adélien Enchaîné.
L'OPINION DU MANCHOT

Sur la glace de mer, je m'en allais flâner, 
Quand j'entendis, un jour, une voix appeler. 
Me retournant pour voir d'où venait cette voix 
Qui, dans la solitude, arrivait jusqu'à moi, 
Je vis un Empereur qui, en se dandinant, 
Se dirigeait vers moi, tout en m'interrogeant :

-"Qui es-tu, disait-il, Homme qui viens ainsi 
Troubler notre Rookerie ; quel est donc ton pays ?" 
Ne sachant que répondre à ces questions précises, 
Je restais muet, encore sous l'effet de surprise. 
-"Pourquoi cet étonnement ? Pensais-tu qu'il n'était 
Qu'aux seuls Humains permis de parler comme je fais ?

Si vous étiez un peu moins imbus de vous-mêmes, 
Vous sauriez que nous sommes tout autant, et plus même, 
Intelligents que vous. Nous pouvons vous comprendre, 
Et savons vous juger, sans jamais nous méprendre.

L'Homme par son orgueil, a perdu à jamais 
Le don de nous entendre que, jadis, il avait. 
Il se croit supérieur à nous autres les Bêtes, 
Et veut en toute chose dominer la planète.

S'il avait su rester simplement naturel, 
Il ne serait venu sur l'île des Pétrels. 
Son orgueil est trop grand et si rien ne l'arrête, 
Il ne saura jamais que c'était LUI, la BÊTE !"

guy penazzi

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Poème paru dans le numéro 4 du Petit Adélien Enchaîné.

 

VARIATION SUR UN THÈME CONNU

Ou : A quand une solution au problème des douches ?

Depuis seize ans déjà, pour pouvoir se laver, 
Tous nos prédécesseurs savaient bien se doucher. 
Malgré les conditions de leurs installations, 
Chaque fois, deux d'entre eux avaient la permission, 
Le jour de leur service, de passer sous la douche. 
Et personne, à cela, ne trouvait rien de louche.

Mais les temps ont changé et, pour tout arranger, 
Enfin, même pour l'eau, on s'est perfectionné. 
Rien ne peut l'arrêter, ce progrès qui sans cesse 
Vient nous faire entrevoir, toujours, d'autres promesses ! 
Sous peu nous pourrons tous et, là, sans restriction, 
Nous livrer, chaque jour, à de vraies ablutions.

Tel est du moins ce que l'on nous avait promis 
Quand nous sommes partis pour la Terre Adélie ! 
Et de l'eau, en effet, nous eûmes quelque temps. 
Mais ça n'a pas duré vraiment très, très longtemps !

Nous sommes revenus en pires conditions 
Qu'on était, avant nous, dans les expéditions : 
L'eau chaude nous n'avons, soudain, pour nous laver, 
Sur toute une semaine, qu'une seule journée !

Devrons-nous, maintenant, par trimestre, une fois, 
Nous laver à l'eau chaude ; et puis, pendant trois mois, 
Avec un peu d'eau froide, laver seules nos dents ? 
Ou ne peut-on, encore, espérer quelque temps ?

guy penazzi

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Le problème de l'eau s'éternisant, alors que l'on espérait encore une remise en service des installations de distillation d'eau de mer et que, par conséquent, la cuve pour faire fondre la neige n'avait toujours pas été réactivée, m'a fait écrire ce poème dans le numéro 5 du Petit Adélien Enchaîné.
BALLADE ADÉLIENNE


Cliquer sur l'image pour la visualiser avec une plus grande résolution 
dans une autre fenêtre.

Ils ne sont que vingt-sept, sur une île isolée 
Au bord de l'Antarctique, pendant plus d'une année. 
Avec les Empereurs ils se sont confondus 
Si bien que, maintenant, on ne remarque plus 
Si c'est un hivernant, ou bien un vrai manchot. 
Afin que vous puissiez distinguer dans ce lot, 
Nous vous les présentons, chacun de ces vingt-sept 
Qui participent, ici, à la T.A. dix-sept.

Voici de gauche à droite, et puis de haut en bas, 
Chacun d'eux, tour à tour, que vous n'oublierez pas.

Du trio METEO, voici un fort mangeur. 
Il se nomme JEAN HEUZEY et, si à certaine heure 
Il vous semble bougon, ce n'est qu'une apparence : 
On ne saurait trouver un meilleur homme en France.

Du trio, CHESNEAU JACQUES, ancêtre vénérable 
A la barbe fleurie, en est le responsable. 
Chaque jour, grâce à lui, son équipe, ses ballons, 
Nous savons si le temps est un temps de saison.

GUY FISCHER, le troisième, spécialiste RADAR, 
Complète cette équipe et travaille avec art. 
Grâce à sa bonne humeur, il vous réjouira l'âme : 
Donc, la Marie-Jannick, quoi, même, comme à Brest, dame.

Voici un grand sportif, son prénom est LIONEL 
Et son nom MARGUERITTE, et c'est sur les DIESELS 
Qu'on le voit travailler. Silencieux très souvent, 
Quand il parle, pourtant, le fait à bon escient.

On l'appelle "toutou", car son nom est TOUZEL. 
Lui aussi on le voit au milieu des DIESELS, 
Il en est responsable. Il se prénomme HUBERT 
Est grand amateur d'ail et à quitté la mer.

Celui-ci, grand chasseur, abandonna l'Afrique 
Pour venir s'occuper, très loin, en Antarctique, 
Ici, à la centrale, d'électriques questions. 
Vous l'avez deviné, son nom, c'est PIERRE SANDRON.

Très mauvais caractère, mais un bon fond quand même ; 
Des années de marine ; une Puce qu'il aime ; 
Spécialiste en DIESELS ; "le Mousse" est son surnom ; 
CHRISTIAN est son prénom ; et CHEVEAU, c'est son nom.

Il connaît les mystères de son laboratoire, 
Et cherche à voir plus clair, dans une chambre noire. 
Grand champion de ping-pong, notre COUNIT BERNARD, 
Spécialiste en IONO, ne fait rien au hasard.

Mais c'est JACQUIN JEAN-PIERRE ! Lui qui enfin permit 
De comprendre le son des films, le samedi. 
Si les sommets l'attirent, sur terre il sait rester. 
Objet de son étude : RADIOACTIVITE.

Si vous voulez savoir si la terre a tremblé 
JEAN-CLAUDE LANCELOT, seul, peut vous renseigner. 
Malgré son air sérieux, vous verrez, bien des fois, 
Combien il est capable, de plaisanter à froid.

S'il est un spécialiste en ELECTRICITE, 
Eh bien, sur notre base, c'est JEAN-CLAUDE SELLIER ! 
Ses soudaines colères, tout aussitôt calmées, 
N'affaibliront, jamais, sa popularité.

"Vieux-Chat", l'appelle-t-on ! LAMALLE ALAIN, il est. 
S'il est redescendu sur terre, c'est pour compter 
Les COSMIQUES RAYONS arrosant la Planète. 
Ici, il ne peut plus bastonner les "belettes".

Il est au MAGNETISME, il a l'esprit curieux 
De toutes choses, et le tempérament joyeux. 
Consultant son pendule, plusieurs fois la journée ; 
Débordant de santé ; mais, c'est SANTU ANDRE !

Mais en automobiles, c'est PAUL le spécialiste ! 
Et le nom de THIEBAUD, en WEASEL, sur la piste, 
Est un gage, pour tous, de la sécurité, 
En cas de dérapage, oui ou non, contrôlé.

L'horlogerie, pour lui, est vraiment sans secret, 
Car ALAIN JEANJACQUOT, son métier, bien connaît ! 
Il puise à pleines mains, au Morvan, son folklore 
Puis, la nuit, le transpose, étudiant les AURORES.

Qui donc, par sa cuisine, de cette expédition, 
Entretient le moral ? Bien sûr, c'est PIERRE CHALLON ! 
Il nous vient de l'Ardèche, et s'il crie : "y a pas d'œufs" 
Ne le croyez donc pas, il dit cela par jeu.

Le CIEL est son royaume, son prénom est BERNARD, 
La NUIT son univers, et son nom PELLUARD ; 
D'humeur toujours égale, seuls ses cheveux allongent, 
Regardant les AURORES, croyez-vous qu'on y songe ?

Un rédacteur en chef, un aboyeur public, 
Un qui, à la IONO, fait de l'électronique. 
GUY PENAZZI, c'est lui, vous l'avez deviné ! 
Si ses vers sont mauvais, veuillez lui pardonner.

Inépuisable source d'idées toujours nouvelles, 
JEAN ROUSSEAU, car c'est lui, réfléchit de plus belle. 
Est-ce le MAGNETISME qui, agissant sur lui, 
Fait penser que, parfois, dans la Lune il s'enfuit ?

Et puis voici "Mimile" ! Sympathique RADIO, 
C'est EMILE GUYON, ancien de la COLO. 
Est toujours, aux tarots, joueur impénitent, 
Malgré grandes défaites. Caviste vigilant.

"Dédé", le rugbyman, qui nous vient des Charentes, 
Qui, pour rendre service, sort, qu'il neige ou qu'il vente. 
ANDRE COIFFARD, c'est lui, le deuxième RADIO, 
Passionné de voitures, de sport et de photo.

Maintenant, le toubib, lui aussi des Charentes, 
JACQUES DEGABRIEL, qui est d'humeur charmante. 
En Afrique, a passé de nombreuses années. 
Ici le plus ancien du grade plus élevé.

Encore la IONO ! C'est JACQUES LAVERGNAT. 
Il recherche toujours sa pipe ou son tabac. 
S'il est le benjamin de cette expédition, 
Rien dans son attitude, n'en donne l'impression.

Mais c'est FERNAND GINTER que vous apercevez ! 
C'est lui notre ingénieur aux conseils avisés ! 
En Belgique a grandi, en Afrique a vécu, 
Et en Adélie Land, enfin il est venu.

Voici l'unique maître, au règne des manchots, 
Son nom : FRANCOIS LACAN ; c'est lui le BIOLO. 
Il a su éviter qu'aucun conflit n'éclate 
Entre manchots et hommes, en parfait diplomate.

Voici le chef, enfin, de cette expédition, 
Il se prénomme ANDRE, et son nom est HOUGRON ; 
Il aime les bateaux, et adore en parler 
Quand la conversation porte sur les voiliers.

Nous voilà, pour finir, à ROBERT LEPOURIEL ; 
Du service ENTRETIEN, il est universel ; 
Surtout spécialisé dans la menuiserie ; 
Et ne l'oublions pas, discophile averti.

guy penazzi

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Pour la Mid-Winter, une édition spéciale a vu le jour. Chaque hivernant a reçu son numéro imprimé. 

Avec les moyens de l'époque, le travail d'impression a pris un certain temps. L'ensemble du texte avait été transcrit sur une bande perforée et chaque numéro imprimé sur une télétype à la vitesse de cinquante caractères par minute (sans tenir compte des blocages). La photo ci-contre avait ensuite été collée dans chaque numéro.

 

 

 

 

 

Dans cette ballade adélienne, une strophe a été dédiée à chacun des hivernants, reprenant parfois des traits qui pourront sembler un peu obscurs aux personnes qui n'ont pas participé à l'hivernage.

INCOHÉRENCE.

Voici un vieux dicton qui disait, autrefois, 
Ces quelques mots auxquels on devrait prêter foi : 
"Si un habit ancien vient à se déchirer, 
Qu'on se garde, surtout, pour le raccommoder, 
D'y poser, comme pièce, un morceau de drap neuf 
Qui ruinerait, bientôt, le reste de l'étoffe."

Il est un complément qu'on pourrait ajouter : 
"Il faut, en aucun cas, ne se laisser tenter 
D'endommager du neuf pour réparer du vieux." 
Et pourtant, que de fois ne s'y prend-on pas mieux ?

Autour de nous, souvent, trop d'exemples vécus 
Nous font nous demander si l'on ne pense plus ! 
Ce bon sens qui, dit-on, est si bien partagé 
A-t-il donc tant de mal, parfois, pour émerger ? 
Pourquoi voit-on, partout, autant d'incohérence ? 
Les hommes seraient-ils retombés dans l'enfance ?

Mais non, rassurez-vous ! Voici la vérité : 
"Pas une seule fois, ils ne l'avaient quittée !"

guy penazzi

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Poème paru dans le numéro 7 du Petit Adélien Enchaîné.
LA GROTTE D'AZUR

Je vis, non loin d'ici, 
Dans la glace percée, 
Une grotte si bleue 
Que je restai saisi 
Croyant revoir tes yeux, 
Ma bien-aimée.

Le soleil se couchait, 
Et la neige baignée 
De l'or de ses rayons, 
Soudain, m'apparaissait 
Comme tes cheveux blonds, 
Mon adorée.

Et tout le paysage, 
Inondé de douceur, 
Bientôt me rappela 
Les traits de ton visage, 
Et mon cœur s'envola, 
Vers toi, mon cœur.

guy penazzi

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Il arrive que parfois l'on rêve durant l'hivernage. En ce qui me concerne, l'inspiration me venait généralement la nuit lorsque je ne parvenais pas à m'endormir.
Poème paru dans le numéro 8 du Petit Adélien Enchaîné.

DERNIÈRE PROMENADE

Le pré 
Était baigné 
Par les rayons sanglants 
Qui venaient du soleil couchant

Sa main 
Crispée soudain 
Sur l'acier du piolet 
Avait tous les ongles violets

Sous lui 
Un profond puits 
Venait de se creuser 
Dans lequel il se vit glisser

Ses yeux 
Étaient vitreux 
Ses lèvres blêmissaient 
Tout espoir il  abandonnait

Déjà 
Dessous ses bras 
L'eau  se  précipitait 
Peu à peu son corps se gelait

Enfin 
Seules ses mains 
Au  dessus  du  niveau 
Pataugeaient tristement en duo

Puis l'eau 
Comme un sanglot 
Dans ce désert du froid 
S'agita    encore    une    fois

La nuit 
Enfin se fit 
Et la nouvelle glace 
Déjà effaçait toutes traces

guy penazzi

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Ce poème, paru dans le numéro 10 du Petit Adélien Enchaîné, ne correspondait pas, heureusement, à un événement réel.

 

LE VENT

Le vent chante dehors sa triste mélodie, 
Je tourne dans mon lit, ne pouvant m'endormir 
Et je cherche à comprendre ce que le vent me dit : 
"Que peut-il bien vouloir ? Quand va-t-il donc finir ?"

Mais la mer a compris ce que disait le vent. 
Alors, dans un sursaut, elle s'est éveillée 
Et d'un puissant effort elle a, en se levant, 
Brisé le drap glacé dont elle était voilée.

Le soleil pensait bien remporter un combat, 
Car, peu à peu, la nuit s'enfuyait devant lui. 
Mais le vent, bien avant que la nuit ne tombât, 
Sous les nuages plongea le monde dans la nuit.

"Je suis, hurla le vent, seul seigneur en ce monde, 
Tout être, devant moi, très bas courbe la tête. 
Je suis maître du feu, de la terre et de l'onde 
Et je vais où je veux sans que rien ne m'arrête."

Écrasé sous le poids d'une telle évidence, 
J'attendis, mais en vain, le retour du silence.

guy penazzi

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Une cause principale d'insomnie était le vent. Lorsque la tempête faisait rage, avec des rafales pouvant dépasser 200 km/h, tout le bâtiment métallique dans lequel nous dormions (ou plutôt, essayions de dormir) vibrait avec une rumeur assourdissante.
Poème paru dans le numéro 12 du Petit Adélien Enchaîné.

 

LE SOLEIL, LA LUNE ET LA PETITE ÉCLIPSE

Un jeune grand savant, consultant son annuaire, 
Se dit qu'il y avait de l'éclipse dans l'air. 
Il s'en alla trouver, tout content, ses compères 
Pour leur dire : "En plein jour, il fera nuit sur Terre."

Tout le monde, en émoi, se mit à calculer 
Pour savoir à quelle heure elle allait commencer, 
L'éclipse que chacun voulait photographier. 
Et totale avec ça ! C'était inespéré !

Vinrent enfin le jour et l'heure fatidiques. 
Pour la première fois, ici en Antarctique, 
Nous allions observer ce phénomène unique. 
Peut-être les oiseaux seraient pris de panique ?

Chacun donc était prêt, les appareils braqués. 
Le Soleil tout là-haut, par les nuages masqué, 
Se montrait rarement. Allions-nous le manquer ? 
"Mais non, voici la Lune, elle vient d'attaquer !"

L'éclipse commençait, comme il était prévu 
Le Soleil, peu à peu, se cachait à la vue. 
Soudain tout disparut, recouvert par les nues. 
"Mais que fait donc la Lune, l'ombre n'augmente plus ?"

Quand, enfin, le Soleil put être repéré, 
La Lune, on le vit bien, ne l'avait qu'effleuré. 
Mais comment avait-elle, ainsi pu s'égarer ? 
"N'as-tu donc pas d'annuaire, ô belle enfant dorée ?"

"Ceci, nous dit la Lune, est la moralité : 
Cette éclipse totale a vraiment existé ; 
Mais si votre annuaire aviez mieux consulté, 
Auriez vu que sur Terre, fut de l'autre côté."

guy penazzi

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Ceci pour se moquer gentiment de notre camarade, et responsable IONO, Jacques qui s'était légèrement (!) trompé dans ses prévisions. 
Poème paru dans le numéro 12 du Petit Adélien Enchaîné.

 


Photo prise pendant l'éclipse

 


Extrait du Petit Adélien Enchaîné (communiqué par Alain Jeanjacquot, le 30/12/2008)

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VERSION ORIGINALE INTÉGRALE DU PETIT ADÉLIEN ENCHAÎNÉ

(Grâce aux numéros d'origines conservés par Alain Jeanjacquot et numérisés par ses soins vous trouverez, ci-dessous, l'intégralité de cette publication, au format pdf : douze numéros, plus le numéro spécial de la Mid-Winter ).

 

 

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